mercredi 31 décembre 2008

Après trois ans

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis retrouvé dans le petit jardin
Qu'éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.

Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin...
Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.

(Verlaine, Poèmes Saturniens)

Il y a trois ans...
Le petit jardin tout entier déménageait, Myosotis un peu chancelante, et il n'y avait plus ni matin ni soir avec le décalage horaire...
Tout a changé soudain : de Paris sous la neige à Washington ensoleillée, avec ses monuments, ses avenues et ses immenses espaces de gazon...
Et le Grand Chêne se demandait si cela pourrait durer...
Et cela dure encore...
Trois ans déjà ! C'est le terme habituel des contrats d'expatriation. Après trois ans, les uns s'en vont encore plus loin, d'autres rentrent en Europe, ceux qui restent deviennent des anciens. Mademoiselle Bee, Petit Sapin, Petit Bouton d'or et Petit Lierre, les petits anciens, se joignent aux grands anciens pour vous souhaiter une heureuse, heureuse année 2009. De tout coeur.

jeudi 25 décembre 2008

Joyeux Noël ?

Au fil des années, des rencontres, des découvertes, Noël malgré sa cohorte de traditions peut apporter des surprises. Cette année, une heureuse surprise est venue de l'amie Geneviève, qui a envoyé un joli cliché de la rose de Noël épanouie sur son balcon joinvillais... C'est donc ça, une rose de Noël ? On ne le savait pas, on l'avait oublié, en tout cas on admire et on s'étonne (même les feuilles, on les aurait crues rondes et duveteuses...). Merci Geneviève !
Ensuite, comme chaque année, et pour la troisième fois aux USA où les traditions sont particulièrement soignées, on se concentre sur la décoration, les cadeaux, les préparatifs de la fête et les formules de bons voeux. Dans les chants diffusés à la radio depuis un mois, dans les salutations échangées et sur les cartes de voeux virtuelles ou imprimées, le même souhait revient, amical et chaleureux : Joyeux Noël, Merry Christmas, Happy Holiday (au cas où votre option religieuse serait différente)...
Myosotis veut le redire à son tour à chacun, du fond du coeur.
Mais cela ne suffit pas tout à fait. C'est que demain, quand la fête sera passée, la perspective du Nouvel An nous occupera un moment, et cette fête aussi passera bien vite... Alors le voeu de la petite fleur pour chacun, le voici : au hasard d'un moment de liberté, parmi les restes du réveillon et les cadeaux déballés qui n'ont pas encore trouvé leur place, dans la maison redevenue familière après la fête qui l'a illuminée pour un soir, quand vous prendrez le temps de vous demander

mais qu'est-ce que ça veut dire pour moi, la naissance de ce Petit Jésus ?
Que cette question soit sincère, que la réponse soit simple, claire, sur mesure. Que sa vérité très douce vous touche, vous anime et vous donne à penser. Qu'elle comble votre coeur, et qu'elle vous accompagne tout le long des jours à venir... Et merci encore Geneviève pour le sapin à découper !

mercredi 10 décembre 2008

Comme au cinéma

Depuis la nouvelle installation, Myosotis et sa petite tribu ont remis en place les habitudes qui tissent le quotidien... Pas toujours très poétique, mais fonctionnel.
Le changement le plus marquant consiste à emprunter chaque jour l'autoroute 270 pour aller à l'école. C'est un trajet court et pratique (quand tout va bien), dans un flot de véhicules dense mais rarement immobile où l'on s'amuse entre autres à repérer les Smart qui surprennent encore, à côté des pick up et autres grosses berlines. Mais on s'habitue à tout.
Hier au soir pourtant, en remontant vers le nord et la sortie numéro 5, on a remarqué un gros rassemblement de voitures de police tous gyrophares en marche et sirènes hurlantes, qui se dirigeaient vers le sud... C'était comme une décoration de Noël lancée à grande vitesse parmi les autres voitures qui s'écartaient comme elles le pouvaient. Et le défilé des gyrophares ne cessait pas, par groupe de deux ou trois les voitures de police sont passées si nombreuses que l'on a vite perdu le compte (Myosotis la première, il s'agissait quand même de regarder aussi un peu devant soi...). Intriguée par ce spectacle inhabituel, Petit Bouton d'or a résumé la pensée de chacun en demandant :

On s'arrête pour demander à quelqu'un ce qui se passe ?
(Il va falloir lui expliquer les règles de sécurité sur l'autoroute.)
Malgré la curiosité générale, la meilleure solution consistait à attendre le journal local du matin... Qui détaille la course-poursuite entre un chauffeur de poids-lourd et trois douzaines de voitures de police (ils ont eu le temps de compter, eux) assistées d'un hélicoptère. Tout s'est terminé dans une rangée d'arbres où le camion a fini sa course après avoir parcouru 30 miles sur des axes routiers très fréquentés, en essayant de faire sortir de la route les policiers qui tentaient de le forcer à se ranger... (Le chauffeur a été arrêté, il va être jugé pour quantité de choses déjà commises et pour son comportement d'hier.) Et tout a été filmé en direct pour la télévision.
Par mesure d'économie et vu le prix d'une voiture de police, ils vont peut-être pouvoir utiliser directement les images pour en faire un film ?

mercredi 3 décembre 2008

Mots d'enfants

Enfant curieux
Petit Bouton d'or s'interroge :
- Comment fait-on le sang pour les blessures au cinéma ?
- Hé bien, ce n'est pas difficile, on prend un produit comme... Je ne sais pas, moi, comme du ketchup... Et on en recouvre la personne qui doit jouer le blessé...
- (Avec un sourire satisfait qui découvre les petites dents pointues ) Et après, on mange le type !

Enfant exploité
Petit Sapin assis à côté du conducteur consulte le plan pour donner les indications utiles (et même indispensables quand c'est Myosotis qui conduit)... Petit Bouton d'or assise à l'arrière réclame un mouchoir en papier, c'est Petit Sapin qui a la boîte à portée de main. Il doit se pencher un peu en tenant le plan de l'autre main... Et soudain, avant de lui tendre le mouchoir demandé :
- C'est nul d'être copilote ! Non seulement je suis à la place du mort, mais en plus je fais la bonne !

Enfant compréhensif
Mademoiselle Bee a (enfin) bien lu les indications sur le paquet de ce que l'on pensait contenir de la nourriture pour lapin... C'est en fait une litière composée de petits morceaux si semblables aux granulés alimentaires qu'il y avait de quoi se tromper... On est confus, désolés pour Gloria qui a passé une journée complète devant sa gamelle pleine de ces petits boudins trompeurs... Elle était de très mauvaise humeur et (même si on la comprend) elle a surpris tout le monde par son attitude : au moment du nettoyage de son enclos, elle a grogné férocement en se jetant sur le balai auquel elle a arraché quelques poils... Ensuite, elle a tout juste accepté de grignoter quelques épluchures de carottes déposées près d'elle... De toute évidence, un "caractère de lapin" vaut bien un "caractère de cochon".
- Mais enfin, c'est vrai quoi, mets toi à sa place ! Tu imagines, si on nous servait du papier hygiénique ?

lundi 1 décembre 2008

Encore la nouvelle maison

Pour être complète, il faut que la visite passe par le salon-salle à manger (pas facile à photographier quand le soleil donne !) et par la "Master bedroom" (ça veut dire que c'est la plus grande chambre, avec salle de bain, ça ne veut pas dire qu'elle est occupée par des personnes qui maîtrisent la situation...).
Voici encore la chambre de Mademoiselle Bee (deuxième plus grande, elle y tient) avec moquette rose, murs assortis, rideaux de dentelle et frise à fleurs.Il faut aussi descendre au basement (c'est là que dormiront nos invités, mais en attendant c'est un espace intermédiaire entre bazar complet et capharnaüm, avec un vieux billard en plus). Il reste encore le bureau, qui peut devenir une chambre si un jour Petit Sapin se trouve trop dérangé par Petit Lierre (surtout pour faire la grasse matinée, c'est fou ce qu'il est matinal ce bébé...) Et puis dans la family room, le cadeau de Noël du Grand Chêne à Myosotis, installé un peu à l'avance parce que tout le monde dit que l'hiver sera rude... Pour beaucoup de tendresse et de bons moments au coin du feu

dimanche 30 novembre 2008

La nouvelle maison

Après un mois d'installation, elle commence à être vraiment agréable. Ce n'est pas tellement dans les traditions locales, mais on se demande si on ne lui donnerait pas un nom, à cette demeure si bien faite pour notre foyer... De la rue, elle ressemble à ça et de derrière, voilà. On voit le deck et surtout la cheminée fraîchement refaite (toute la partie au-dessus du toit avait besoin de briques neuves). Nous avons plusieurs bonnes raisons d'aimer cette maison. D'ailleurs, lors de la première visite, Myosotis ne l'avait même pas regardée sérieusement... (Motif : elle était vraiment trop belle, et propre, et confortable !) Une des raisons essentielles, c'est cet espace "repas" dans la cuisine. Repas et devoirs et dessins et bricolages et jeux et tout ce qui viendra ensuite, au fil des saisons... Une autre raison (mais il ne faut pas le dire au Grand Chêne, qui estime que c'est secondaire), c'est la buanderie. A partager avec Gloria, qui occupe la place idéale pour une table à repasser, (mais comment lui en vouloir, elle est si douce !) et qui supporte gentiment le bruit des machines. Et après tout, sa petite présence constitue un encouragement... C'est le tonneau des Danaïdes, le linge, on n'est pas trop de 2 !

samedi 29 novembre 2008

Thanksgiving

C'est le moment d'être reconnaissants et de remercier ensemble pour tout ce que l'on a reçu... Une belle tradition basée sur un moment historique exceptionnel, illustré en deux coups de feutre par Mademoiselle Bee : à gauche, les Indiens, habitués à vivre dans ce pays et à y trouver de quoi subsister ; à droite, les Pilgrims, fraîchement débarqués, épuisés et à bout de ressources... Les uns donnent, les autres reçoivent et tout le monde festoie. (Une bonne petite pause dans l'histoire de la conquête sanglante qui a suivi...)
Dans l'histoire du jardin de Myosotis, Thanksgiving commence à prendre une place particulière.
La première année, une gentille collègue du Grand Chêne avait invité toute la famille à partager avec son mari et leurs grands enfants une dinde monstrueuse et de savoureuses spécialités traditionnelles (petits pains frais tout chauds, montagne de purée arrosée de jus de viande, saladiers de légumes aux marshmallows, pumpkin pie, apple pie et autres desserts encore dont on se souvient mal parce qu'on a tout juste eu la force d'y goûter... C'est décrit dans le volume 4 de la Petite Maison dans la Praire !)
L'année dernière, Myosotis a passé Thanksgiving à Sibley Hospital, près du berceau de Petit Lierre pas du tout incommodé par le goût particulier du lait maternel après dégustation du plateau repas aussi festif que possible (avec serviette en papier imprimée de dindes et feuillages d'automne !).
Cette année, c'était encore plus festif avec une invitation chez les nouveaux voisins et leurs 4 enfants. Tandis que les savoureuses spécialités d'usage (un peu différentes, c'est la magie des traditions familiales, mais toujours avec dinde et marshmallows) s'accumulaient sur la table, Petit Sapin jouait comme un fou avec les jumeaux de son âge et Mademoiselle Bee papotait avec la grande fille d'un an plus âgée qu'elle. De son côté, Petit Bouton d'or faisait des dessins et observait les jeux des grands tandis que Petit Lierre se traînait partout avant de revenir s'accrocher aux jupes de sa mère (encore une tradition bien vivante) qui essayait de se rendre utile pour les derniers préparatifs.
Et tout en appréciant la joie de cette fête pleine de sens, Myosotis énumérait les raisons d'être reconnaissants... Thankfull... Pleins de reconnaissance...

mercredi 5 novembre 2008

MONUMENTAL

Le mot s'impose pour qualifier les évènements du moment...
I) D'abord, Myosotis est (presque) installée dans sa nouvelle maison, et c'est une bonne chose de faite. Le jardin n'a pas bougé sans peine : Mademoiselle Bee, Petit Bouton d'or et Petit Sapin ont été exemplaires de courage et de dévouement (si si), le Grand Chêne (héroïque) a mené de front une situation domestique plus qu'inconfortable et une situation professionnelle agitée (ils le font exprès ou quoi, les gens de la Bank ?) et très intense. De son côté, Petit Lierre a enduré une vilaine gastro qui a coïncidé avec le déménagement en le privant de toute vitalité pendant six longs jours... (Il n'aime pas changer de décor, Petit Lierre...) Mais enfin voilà, les Grands reconstruisent leurs habitudes et le Petit part enfin à la découverte de la maison, au prix de belles chutes qui prouvent sa bonne santé retrouvée.
II) Ensuite, les Etats-Unis ont un nouveau président et quoi qu'il fasse de son mandat, il est déjà entré dans l'Histoire pour la couleur de sa peau. Myosotis partage la joie de ses partisans et s'émeut de la tristesse des autres, sans aller plus loin dans une pensée politique dont elle est incapable. Ce n'est pas par mauvaise volonté, mais au lieu de grands principes et de grands problèmes, elle ne voit que des visages et des situations particulières, ses sentiments l'emportent toujours sur l'analyse rationnelle des choses... Et dans le coeur de Myosotis (avant le Grand Chêne), il y a eu deux grands hommes qui ont connu un destin politique malheureux... Chacun a échoué dans l'application de ses principes à la réalité, l'un y a laissé sa viel'autre ses idéaux, sa fortune et sa réputation... Tout cela n'est pas pour encourager une petite fleur à se lancer dans la politique, et surtout pas dans un pays dont elle n'est pas citoyenne... Mais cela n'empêche pas de célébrer le grand évènement dont il faudra garder le souvenir : c'est le sens précis du mot monumentum en latin. Et la nouvelle maison de Myosotis se trouve justement dans une jolie petite rue qui s'appelle Monument Street... Unforgettable, isn't it ?

lundi 6 octobre 2008

Grands projets

D'abord, il y a eu cette idée de transformer une vieille chaise (Made in Yougoslavia) trouvée sur le bord de la route un soir de grand soleil... Et c'est le Graptor chéri qui a achevé le travail Ensuite, comme il restait de la peinture, le même Graptor a pensé que la citrouille classique (creusée, avec une bougie dedans) pouvait être remplacée par une création originale. Des modèles vendus au supermarché ont donné l'idée... Une mobilisation familiale complète a produit ce résultat à quatre faces, dont l'avantage essentiel (aux yeux de Mademoiselle Bee, Petit Sapin et Petit Bouton d'or) est que l'on n'aura pas à manger l'intérieur en potage Et maintenant, fini le temps des trouvailles et de la déco... On fait des cartons ! Le jardin devrait être en place pour fêter Halloween dans son nouveau quartier... Il paraît que c'est LE bon moment pour faire la connaissance des voisins, qui seront sans doute enchantés de voir Petit Lierre dans son costume de citrouille (très classique)...
En attendant, Petit Bouton d'or préfigure avec Barbie la dure réalité du déménagement Et pour bloguer encore, Myosotis attendra quelques temps...

mardi 30 septembre 2008

Dialogue d'automne

Dans un joli jardin de Bretagne...
Petit Palmier s'étonne : "Alors c'est reparti, il n'y a rien à faire, vous ne perdrez pas cette habitude ridicule ?"
Grand Caduc s'offusque : "Je ne vois rien de ridicule dans ce changement de parure qui me sied si bien...
- Peut-être, mais ça ne dure pas longtemps ! Et ensuite, pendant l'hiver, vous êtes tout nu...
- Ne soyez pas sot. Vous savez bien que je participe au mouvement de toute la nature... La lumière elle-même change en cette saison, tout se fait pourpre et or... Excepté vous.
- Et j'en suis fier ! Je n'y suis jamais allé, mais dans mon pays d'origine, on ne change pas de couleur avant de se dépouiller comme vous faites...
- C'est fort dommage...
- Mais on reste vert toute l'année ! Et les jardiniers ont autre chose à faire que ramasser des monceaux de feuilles mortes !
- Mon jardinier ne se plaint pas, pourvu que je sois beau. Il m'admire et se fait une raison. Il attend ensuite que je prépare mon feuillage de printemps, et il se réjouit de me voir déplier mes bourgeons.
- Vous en avez du travail au fil des saisons ! Moi, à votre place, je me lasserais... Je garderais une bonne fois mes feuilles bien vertes, au lieu de m'épuiser à tout recommencer chaque automne !
- Cette fois, c'est vous qui êtes ridicule... Mes feuilles s'usent plus vite que vos palmes, et je prends plaisir à les renouveler, vous dis-je. Mais tenez-vous bien, de grâce, on nous regarde...
(Merci Peter pour la photo.)

lundi 29 septembre 2008

Symphonie pour un Graptor

A présent qu'elle est rentrée en France, le cher petit Graptor bien-aimé laisse le souvenir de moments précieux, à célébrer dignement :

PREMIER MOUVEMENT
Rapide et enlevé, c'était la surprise de l'annonce, l'attente puis l'arrivée, dans l'enthousiasme et la joie inespérée de prolonger les bonheurs de l'été, malgré les tempêtes de saison.

DEUXIEME MOUVEMENT
Lent et lyrique, c'était la reprise de contact et l'intimité retrouvée, les jeux avec Mademoiselle Bee (et Gloria lapin), Petit Sapin (et sa Wii), Petit Bouton d'or (et ses poupées), Petit Lierre (heureux avec n'importe quoi dans les mains, pourvu que ce soit dans les bras de quelqu'un).

TROISIEME MOUVEMENT
Menuet et scherzo en moral dévasté pour douche froide et bouilloire... Mais pourquoi Myosotis ne peut-elle vivre d'eau fraîche, comme toute petite fleur bien née ?

FINALE
Triomphale, toujours dans le ton affectueux mais plus chaleureux (grâce au chauffe-eau tout neuf), et enfin dans le vent et le soleil aveuglant au moment de la séparation sur le parking de l'aéroport... C'est bien pratique d'avoir le soleil dans les yeux car on ne s'étonne pas qu'ils brillent, et le vent aussi casse un peu la voix avant d'emporter les derniers mots...

Puis la CODA, très lente, dure tout le temps qu'il faut pour imaginer l'avion qui emmène, au-dessus de l'Atlantique soudain si large, le Graptor endormi qui retourne à sa famille, à ses études et à ses amours... Le coeur un peu serré, Myosotis dans son jardin ressent profondément la longue vibration des moteurs qui s'étire jusqu'au moment de l'atterrissage, la fin du voyage, la fin du concert.

Mais on connaît la musique, d'autres oeuvres sont programmées et les petites notes échangées le plus souvent possible maintiendront l'harmonie...

C'était sans fausse note, petit Graptor chéri, tout le jardin, Grand Chêne compris, est debout pour une standing ovation bien méritée.
Merci et bisous.

vendredi 26 septembre 2008

Tout bouge...

... enfin au jardin de Myosotis !
D'abord la porte du garage : malgré la mauvaise humeur du technicien contrarié par l'amateurisme de l'installation, il est désormais possible d'actionner un simple bouton pour entrer et sortir. Quelle joie pour Petit Bouton d'or qui peut de nouveau utiliser son vélo, et pour le Grand Chêne qui peut sortir tranquillement la tondeuse et les poubelles !
Ensuite, le ballon d'eau chaude : plus besoin de brancher la bouilloire électrique dans la salle de bain pour chauffer l'eau du bain de Petit Lierre, plus besoin de se convaincre que l'eau froide tonifie les muscles ou d'aller à la piscine du YMCA pour une douche chaude... Du même coup le lave-linge et le lave-vaisselle fonctionnent de nouveau (mais pourquoi ont-ils absolument besoin d'eau chaude aussi, ceux-là...).
Et enfin, après 13 visites (c'est à la fois peu et beaucoup) parfois éprouvantes (certaines maisons sont dans un état qui ne laisse pas indifférente une âme sensible), Myosotis et son Grand Chêne ont trouvé une nouvelle maison et l'affaire est en train de se conclure. C'est le moment de savourer les mots d'Aragon, merveilleusement poétique dans sa manière d'envisager une opération immobilière :

(...) A rien peut-être n'avons-nous tant joué, qu'au jeu des maisons, des jardins : et je te montrais de la route au loin la colline, une ruine comme un palais, ces grands arbres noirs où se perdre ou cette terrasse où rêver, celle-là, Fougère, on l'achète ? Ah, nous en avons tant acheté, des demeures dans la campagne ou des cachettes dans les villes, pour l'amour et pour le silence, et notre solitude à deux !

Mais c'est merveilleux aussi d'acheter une grande maison pour y faire vivre tout un jardin dont les habitants se sont égaillés, à peine entrés pour une première visite, du sous-sol aux chambres de l'étage aussitôt réparties sous l'autorité de Mademoiselle Bee. Petit Sapin n'a pas contesté, il voulait seulement qu'on le laisse redescendre pour jouer au billard...

mardi 23 septembre 2008

Respirer à fond

Allons, du calme, après tout, ça va passer...
Oui mais ZUT !
Une semaine après Hanna, il a fallu retourner éponger le sous-sol parce que le ballon d'eau chaude s'est laissé aller... Il avait un défaut, a dit le plombier, pas de chance... (Et d'ailleurs, le problème de la pompe qui n'avait pas rempli sa fonction, c'était juste une histoire d'installation mal faite, encore un défaut...) En tout cas, pas d'eau chaude depuis plus d'une semaine...
Et pendant ce temps-là, le réparateur de la porte du garage (qui refuse de s'ouvrir) explique (d'un air pas très content) que l'installation a été mal faite aussi... Et que c'est pour ça que le moteur n'a pas tenu le coup... Et qu'il était installé sur l'emplacement d'une simple ampoule, ça ne pouvait pas marcher bien longtemps, ce bricolage... Et qu'il n'est pas sûr de pouvoir arranger la porte elle-même, mal placée aussi...

Une note positive ? Oui, mais positive pour Myosotis seulement : le cher Graptor bien-aimé, le petit trésor de petite soeur qui fait son bonheur est venue passer deux semaines aux USA avant sa rentrée universitaire... Et s'occuper de Petit Lierre... Et veiller sur les devoirs de Petit Bouton d'or... Et faire passer de bons moments à Petit Sapin et Mademoiselle Bee qui en redemandent... Et faire sa toilette à l'eau froide, avec shampooing dans l'évier de la cuisine... Et attendre patiemment que les journées passent et que la promesse de rendez-vous du plombier devienne réalité (avec de faux espoirs ce matin à 7:30, immédiatement ruinés à 8:30 pour une sombre histoire de camion en panne...). Et visiter des maisons plus ou moins habitables en vue du prochain déménagement du jardin au complet (une bonne idée, dans le fond)...
Sérieusement, vous croyez qu'elle reviendra ?

(Merci Lysiane pour la jolie photo : des boutons de fleurs, des promesses de printemps...)

samedi 6 septembre 2008

C'était Hanna...

Hanna avait perdu de sa vigueur avant de s'approcher de Washington DC... Ici, malgré les messages "Alerte météo extrême" si souvent diffusés, on ne s'inquiétait quand même pas trop. On se disait que le jardin serait trempé et jonché de branches mêlées aux feuilles mortes, et que ce serait une occasion de rester tranquillement à la maison. Erreur.
Tout avait pourtant bien commencé. Une pluie battante, interminable, tombait depuis le matin et il régnait en même temps une chaleur étonnante : on pouvait prendre sa douche dehors ! Mais pas dans le jardin de devant, trop exposé au passage des voitures... Le jardin de derrière se prête mieux à ce genre de bêtises. Et pendant qu'on y était, en maillots de bain et avec les parapluies, on en a profité pour aller un peu dans le spa.
Petit Lierre
regardait ça de loin, à l'abri, et ouvrait de grands yeux, un peu éclaboussé tandis que Myosotis prenait des photos depuis le seuil... C'était si drôle, on se disait qu'on en parlerait au Grand Chêne (qui revient enfin demain) et qu'il ne serait pas fâché... Mais l'après-midi, Hanna a montré un autre visage... La pluie durait, toujours aussi violente, des coups de vent secouaient brutalement les arbres et l'électricité sautait de temps en temps... Myosotis venait d'expliquer qu'il fallait s'attendre à une véritable coupure (un arbre aurait emporté les fils dans sa chute, c'est courant...) quand justement, les lampes se sont éteintes. De même que le réfrigérateur, l'ordinateur, le lave-linge, et la climatisation aussi... Mais le plus ennuyeux, c'était dans la cave, où la petite pompe qui travaille constamment dans une sorte de trou carré ouvert dans le sol s'était arrêtée également. Et le niveau de l'eau a commencé à monter dans le trou carré.
Alors il a fallu se battre : étaler sur le sol tous les journaux disponibles, apporter de la lumière (bougie et lampes), trouver des récipients et écoper... Petit Lierre pleurait tout seul parmi ses jouets dans le salon, Mademoiselle Bee très active apportait tous les seaux qu'elle trouvait et remontait les vider dans les toilettes, Petit Sapin essayait de faire barrage en disposant du papier journal, Myosotis puisait et puisait sans cesse et l'eau s'étalait de plus en plus autour d'eux... Petit Bouton d'or venait de glisser dans l'escalier et pleurait à son tour quand la voisine et son fils sont arrivés, au grand soulagement de Myosotis qui se demandait à partir de quel degré de détresse il convient d'appeler le 911.
On s'est partagé la tâche de consoler les pleurs des uns et des autres et de poursuivre la lutte contre l'eau qui montait toujours, puis on a décidé d'appeler les secours, et quand ils sont arrivés la petite pompe s'est remise à fonctionner, toute seule... Les secours sont donc repartis, puis la petite pompe s'est arrêtée, et l'eau s'est remise à monter, très vite, mais les autres voisines et des amis sont arrivés à leur tour... On a rempli et porté des bassines et des seaux, étalé des chiffons dans l'escalier pour essayer de ne pas glisser, câliné Petit Lierre et rappelé les secours... Et l'électricité est revenue.
Comme tout est devenu simple alors ! La petite pompe a repris son travail pour de bon, bien plus efficace, la lumière et la climatisation ont rétabli le confort auquel on ne pensait même plus, il ne restait qu'à attendre que tout sèche...
Et comme pour se faire pardonner, le ciel a offert un coucher de soleil magnifique De quoi pousser Myosotis à méditer sur les évènements de la journée... La faiblesse humaine face aux éléments déchaînés... Le bonheur de pouvoir compter sur des personnes dévouées... Le privilège de retrouver tout le confort quand l'électricité revient... Sans oublier un autre fait remarquable : Petit Lierre a sorti sa première dent...

dimanche 31 août 2008

Je joue, tu joues...

... ils jouent et c'est très sérieux. C'était pendant un rassemblement d'amateurs de Lego, les petites briques inoubliables. Certains venaient de très loin, collectionneurs de pièces rares et créateurs de maquettes variées. Des conférences et des rencontres de réflexion étaient prévues (sur des sujets pointus comme l'évolution du train Lego) et seules quelques heures samedi et dimanche étaient consacrées au public.
Dans la foule compacte accourue samedi, Myosotis émerveillée était peut-être plus motivée que Petit Lierre (pas content dans la bousculade), Petit Sapin et son meilleur copain (pressés d'aller manger chez Mac Do), Petit Bouton d'or (qui avait envie de jouer pour de vrai, pas seulement de regarder, elle a pu le faire au bout d'un moment dans une salle prévue pour ça...) et Mademoiselle Bee (un peu déçue de constater que la plupart des constructions existent en boîtes toute préparées). La magie a joué pourtant...
C'est que l'on a vu des merveilles même pas imaginées... Et il n'était pas possible de tout photographier, avec un Petit Lierre agité dans les bras et tant de gens autour, tout occupés à retrouver leur âme d'enfant... Parmi les maquettes animées, mises en scène inspirées de Star Wars, de la Bible ou de Spiderman, manèges, châteaux médiévaux et armées complètes (?) du Seigneur des Anneaux, Myosotis est restée en arrêt (aussi longtemps que possible) devant une chose qu'elle avait rêvée de construire elle-même : une abbaye complète, dont le propriétaire expliquait gentiment le fonctionnement aux enfants étonnés... Réfectoire, cloître, dortoir... Comme si vous y étiez... Et en fait, on y était...

vendredi 29 août 2008

Un nouveau au jardin

Les premiers jours, il en faut, du courage... Mademoiselle Bee a un peu de mal pour le moment, les copines parties sont irremplaçables et de nouvelles relations sont à construire avec les autres. Quant à Petit Sapin et Petit Bouton d'or, ils attendent encore leur tour, la semaine prochaine, et savourent les derniers moments à la maison...
Dans le jardin de derrière, en plus de la coloration des feuilles, la fin de l'été voit de notables changements. D'abord, le stupide colibri s'est décidé à changer de centre d'intérêt et s'est laissé admirer tandis qu'il butinait les jolies fleurs rose vif d'une belle impatience, juste devant la porte de la cuisine... Pas le temps de prendre une photo, bien sûr, mais quand même, c'était charmant. Peut-être n'aime-t-il pas les toiles d'araignée couvertes de gouttes d'eau par les pluies intenses des derniers jours ?
Mais le plus spectaculaire demeure l'arrivée du nouveau. C'est sans doute provisoire car une telle bête ne devrait pas rester longtemps en ville, mais depuis qu'il règne sur le jardin on n'a plus aperçu le gros rat qui s'y était installé pendant les vacances, ni les lapins qui venaient régulièrement grignoter le trèfle... On est même un peu inquiet pour les écureuils...
On hésite à décider s'il s'agit d'un faucon ou d'une buse, en tout cas c'est un occupant d'envergure et quand il déploie ses ailes, le jardin paraît soudain très petit. Moins timide que le colibri, il prend tout son temps, posté sur le portique, pour observer Myosotis qui s'approche en protégeant d'une main son appareil photo de la pluie. Pas franchement sympathique. Impressionnant de profil, avec son bec crochu et sa manière de tourner brusquement la tête pour regarder de l'autre oeil. Impressionnant de face également, avec son froncement de sourcil sur son regard sévère, surtout quand il fait mine de se ramasser sur lui-même comme s'il allait fondre sur l'intruse.Et si c'était un aigle ? Alors là, ça devient très Nouveau Monde, cimes escarpées, nature sauvage et indomptée... Vivement que le Grand Chêne revienne veiller sur le petit jardin sans défense devant l'assaut des bêtes sauvages.

dimanche 24 août 2008

Dernier dimanche avant...

... la rentrée de Mademoiselle Bee, pour commencer...
Le Grand Chêne est très loin pour très longtemps...
Petit Sapin passe de la Wii à sa chaîne hifi, un peu démodée, mais qui capte très bien toute sorte de chansons très (trop) rythmées à la radio...
Petit Lierre ne veut toujours pas dormir une nuit complète...
Petit Bouton d'or a renversé un plein verre d'eau sur les vêtements spéciaux en tissu collé sur carton de sa poupée de carton (gros dégâts et grosses larmes)...
Gloria lapin fait le même genre de bêtises avec sa coupelle d'eau (sans aucun remords)...
Les feuilles mortes prennent de plus en plus de place dans le décor...
Voilà un dimanche qui aurait pu être morose ! (On se laisse vite démoraliser quand le coeur n'y est pas... Et si par-dessus le marché on se met à penser à la misère du monde, la vraie, alors c'est complet, avec un gros sentiment de culpabilité en plus...)
Oui mais...
Il y a eu des visites, des sourires et des bulles de savon dans le jardin... Et l'automne, le bel automne des romantiques est aussi la saison des projets, des bonnes résolutions (travail et loisirs sportifs équilibrés, si si) et des rencontres...
Courage, petit Myosotis expatrié, arrose bien dans ton jardin la petite fleur Espérance et ne perds pas de vue les petits trésors du quotidien... Et merci Geneviève pour la photo !

mercredi 20 août 2008

Gloria Alleluia

Ladies and Gentlemen,
Après mûres réflexions,
après la lecture du dernier roman d'Anna Gavalda, la Consolante, qui illustre à merveille les bienfaits d'une éducation aux contacts des animaux,
après un long entretien téléphonique suivi d'une première rencontre formelle à Baltimore, avec signature d'un contrat et souscription à la House Rabbit Society (qui ne plaisante pas avec le bien-être de ses protégés),
après une (longue) série d'achats indispensables et l'installation d'un enclos 5 étoiles dans le premier sous-sol,
le jardin de Myosotis est heureux de vous présenter GLORIALe nouveau membre de la famille est une brave lapine de plus de 3 kg, âgée de 2 ans, douce avec les enfants et toute disposée à passer des heures sous les caresses, répandue sur le sol avec un abandon si complet qu'on la croirait devenue liquide... Mademoiselle Bee s'est engagée à en prendre soin chaque jour, avec l'aide ponctuelle de Petit Bouton d'or. Petit Sapin ne semble pas hostile non plus, et quant à Petit Lierre, le vif intérêt qu'il a manifesté au début devra être modéré avec vigilance.
Le Grand Chêne (moins enthousiasmé par ce projet d'adoption) va bientôt se replier sur des positions préparées à l'avance, loin en Afrique, mais personne n'a le moindre doute : lui aussi tombera sous le charme, un jour ou l'autre...

lundi 18 août 2008

Vauban, dominos... et Victor Hugo

C'est peut-être un reste de l'enfance... Au début du mois de juillet, que l'on reste à la maison ou que l'on prépare un voyage, la quantité de jours et de semaines à venir avant septembre constitue en quelque sorte une garantie, un capital sur lequel on s'appuie, une citadelle à la Vauban dans laquelle on s'installe avec une certaine confiance, loin des obligations pesantes qui font le quotidien. L'expérience des années passées n'y fait pas grand-chose et l'on ne peut se défendre de partager un peu la joie des plus jeunes, à l'idée de vivre de longs moments sans contrainte scolaire d'aucune sorte...
Fragile garantie, éphémère capital, illusoire citadelle... Les jours tombent les uns après les autres comme autant de dominos qui semblent s'entraîner dans leur chute. Bientôt la fin du premier mois, août prend la relève et les semaines défilent jusqu'à la date plus marquante du 15 août. Ce n'est pas précisément la fin de l'été, mais il devient alors si simple de procéder au compte à rebours avant la rentrée que l'on s'y croit déjà.
L'avantage de l'état adulte, c'est que l'on ne se laisse pas tout à fait étourdir par le nombre de mois contenus dans une année scolaire. On sait bien qu'ils passeront, peut-être pas aussi agréablement, mais tout aussi vite, c'est certain. La douce compagnie du poète devient alors un recours contre le vertige de l'éphémère : puisque le temps passe, que cela soit joli !

Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.

mercredi 13 août 2008

C'est encore l'été

De retour dans des lieux devenus familiers, Myosotis s'efforce de savourer les beaux jours et les charmes de l'été. Le jardin au mois d'août, c'est beaucoup de feuillage, avec déjà quelques feuilles mortes qui passent de temps en temps, pas si discrètes que ça, beaucoup de fleurs, même les dahlias plantés le 11 juin avec hésitation ont fini par donner quelque chose (rien d'exceptionnel, mais quand même) et beaucoup d'oiseaux très actifs et plein de vigueur dans leurs chants.
Spécialement pour eux, la gentille voisine, qui prend un soin religieux de son jardin, a planté des fleurs à plumet rouge, de la forme d'un chardon, dans l'espoir d'attirer en particulier les colibris. Le buisson des fleurs en question se trouve juste devant la fenêtre par laquelle Myosotis s'abîme dans la contemplation du Boulevard Bradley en allaitant Petit Lierre (pas très longtemps à chaque fois, assez souvent quand même...). Hélas, cette année, depuis le début des beaux jours, pas un seul colibri ne s'y est montré. Pas de chance, ou alors c'est que vraiment Petit Lierre n'a pas faim quand il faut.
Pourtant, un matin de cette semaine, dans le jardin de derrière, le miracle s'est enfin produit et soudain le petit bijou si timide est apparu devant Myosotis éblouie. Le délicat volatile passait et repassait, aussi léger qu'un insecte, avec son fin petit bec noir, son corps minuscule aux reflets de pierre précieuse et ses ailes si rapides que l'on n'en perçoit pas le battement Myosotis s'émerveillait de se trouver si près de lui quand elle s'est demandé ce qui pouvait bien attirer le charmant volatile à cet endroit. Car loin des dahlias et des autres buissons du jardin, le colibri s'obstinait à rester sur le deck... Pire encore, il semblait butiner la balustrade, et même plus précisément ses toiles d'araignée... Et il en a fait minutieusement le tour avant de disparaître... Voilà donc où il fallait guetter, voilà ce qui attire les colibris : un vieux truc couvert de mousse verte, juste à côté des poubelles Sales bêtes.

mardi 5 août 2008

Il était une fois...

... en Pennsylvanie, presque à la même latitude que New-York City, environ 3 heures de route plus à l'ouest, dans les Appalaches : les "Poconos Moutains"...
Joli lieu pour des vacances en famille : de l'air un peu plus frais, pas assez de "couverture" pour que le vilain fruit (Blackberry) du Grand Chêne fonctionne continuellement, mais des collines couvertes de forêtsdes lacs (pour la pêche à la ligne) et même des plages de sable fin (pour jouer et se baigner) de jolis cours d'eau avec parfois des cascades magnifiquesdes animaux sauvages (mais pas farouches) tout près de la maison... Deux semaines de vacances au vert, pas tout à fait au calme bien sûr, l'animation des nuits étant toujours assurée par Petit Lierre et celle des jours par Mademoiselle Bee, avec Petit Sapin et Petit Bouton d'or dans le rôle du public idéal tout prêt à participer.
C'était bien... Mais à présent Myosotis est de retour !

vendredi 18 juillet 2008

Petit Sapin a 11 ans

Juste avant de partir en vacances dans les Poconos Mountains (au nord des Appalaches, en Pennsylvanie), prenons le temps de célébrer les 11 ans du plus secret et du plus attachant Petit Sapin que l'on puisse imaginer... Dans le sillage de Mademoiselle Bee, souvent silencieux et perdu dans son univers à lui, souvent aussi très attentif et terriblement critique (mais décidé à garder tout ça pour lui jusqu'au moment qu'il juge favorable, et tant pis si ce moment ne se présente pas...), Petit Sapin sait composer gentiment et apporte une touche de bonheur très personnelle dans le jardin de Myosotis.
Il aime mener une vie bien régulière, qui se déroule sans heurt pourvu qu'on ne le prenne pas à rebrousse-piquant, avec ses jeux et ses sports favoris (en fonction de la saison), ses livres et son piano, mais par-dessus tout avec la Wii (et éventuellement sa PSP, quand ça fonctionne...).
Bon anniversaire Petit Sapin bien-aimé, et n'oublie pas qu'il y a une vie après ta demi-heure d'écran !

lundi 14 juillet 2008

Billet patriotique

Le 14 juillet vécu ailleurs prend une autre saveur. Ce n'est pas vraiment de la nostalgie, c'est pour le plaisir de penser un peu tricolore et de se remémorer le meilleur du pays natal... Indiscutablement, l'un des meilleurs souvenirs de Myosotis en France demeure la PAF. Les gracieuses évolutions des machines qui semblent (de loin) si légères... Le panache bleu blanc rouge qui se déploie comme un tapis (volant) ou qui souligne le dessin éphémère tracé par les pilotes sur le fond bleu du ciel... Le bruit assourdissant des moteurs qui s'atténue ou s'intensifie selon la distance et l'orientation des avions au cours de leurs figures...
Quand les Alphajets reviennent sur le tarmac, on reprend conscience de leur taille réelle et de la somme de travail que représentent quelques minutes de perfection aérienne. Les pilotes se rangent aux côtés des mécaniciens, le ballet est réglé jusqu'au bout dans ses moindres détails et l'empennage des avions apparaît taché par le colorant qui a servi à tracer les rubans tricolores si vite dissipés... Là où l'on croyait voir une féérie magique, on se souvient qu'il y avait prouesse technique et parfaite maîtrise de moyens humains, simplement humains.
Cette beauté-là se laisse contempler un peu partout dans le monde, mais le rendez-vous de juillet sur les Champs-Elysées est le plus sûr... De quoi donner envie de retourner vivre à Paris ? Mais non... Coïncidence du calendrier : le Grand Chêne vient d'apprendre (de source administrative) qu'il pourra rester en Amérique aussi longtemps qu'il le voudra, et son petit jardin avec lui...

samedi 12 juillet 2008

Billet joyeux

Il est des moments de joie (même un peu futile) que l'on a envie de partager tout de suite avec le monde entier. Joie d'avoir réussi à sortir Mademoiselle Bee de son lit et du sous-sol. Joie d'avoir pu aller voir deux yard sales. Joie d'être tombée tout de suite providentiellement sur LA bonne affaire à laquelle on rêvait sans oser se l'avouer... (C'est vrai, en quittant la maison on avait eu un petit sourire en aparté, quand même ce serait bien si j'arrivais à trouver...) Et voilà : Pour pas cher du tout ($ 25), un salon de jardin complet, tellement vieux que personne n'aura peur de l'abîmer, de si bonne qualité (en son temps) qu'il résistera bien encore quelques années aux intempéries et aux écarts thermiques, absolument dépourvu de qualités esthétiques (mais confortable) et totalement étranger à la déforestation des pays tropicaux (chaises de plastique, métal presque pas rouillé et plateau en plexiglas pour la table)... Le rêve !
Myosotis n'a eu que la peine de replier les sièges de la voiture pour y glisser le tout avec l'aide du vendeur et de Mademoiselle Bee ravie, puis, une fois rentrée, de convaincre le reste de la tribu (réveillé entre-temps mais occupé au sous-sol avec la Wii) de venir aider à transporter tout ça sur le deck. (Merci Petit Sapin d'avoir accepté de délaisser un instant Indiana Jones !)
Maintenant, dès que la température descendra un peu, promis, on s'installe au jardin (le monde entier est invité à en profiter). D'ailleurs Petit Bouton d'or en s'asseyant avec un joli sourire malicieux pour inaugurer le nouveau mobilier a immédiatement posé la bonne question

Quand est-ce qu'on mange ?

vendredi 11 juillet 2008

Une petite chanson

Petit Lierre mange à la cuiller et, parfois, c'est un tantinet longuet... Alors Myosotis lui chante quelque chose. Et Petit Lierre est content. Mais ne mange pas plus vite. Alors tous les couplets (en mémoire) y passent. Et quand il faut reprendre au début

Il était un p'tit homme, qui s'appelait Guilleri, Carabi...
(sa préférée) pour la dixième fois, Myosotis continue les cuillerées et la chanson, mais son esprit vagabonde...
Ces comptines, elles ont un sens plus ou moins codé, c'est sûr... Qu'avait-il fait de particulier, ce Guilleri ? Est-ce que la chanson se moque de sa petite taille, de sa malchance ou de sa maladresse à la chasse ? Mais le vrai sens caché n'a sans doute rien à voir. Il faut peut-être chercher du côté des Dames de l'hôpital...
Des chansons codées, il y en a bien d'autres... Par exemple, Frère Jacques, quand on y pense, ce n'est pas du tout pour les enfants, à l'origine... Mais la mélodie est agréable, et l'on se plaît à imaginer un brave moine paresseux ou fatigué qui doit s'agiter pour appeler la communauté à la chapelle...
Il y a aussi Bon voyage Monsieur Dumollet... Elle est pleine de vigueur, cette comptine, un rien moqueuse mais harmonieuse aussi... Chateaubriand en parle dans ses Mémoires d'outre-tombe, quand il achève la description de Saint-Malo
Enfin, pour ne rien omettre, je rappellerai les dogues qui formaient la garnison de Saint-Malo. (...) Ils furent condamnés à la peine capitale pour avoir eu le malheur de manger inconsidérément les jambes d'un gentilhomme ; ce qui a donné lieu de nos jours à la chanson Bon voyage. On se moque de tout.

Voilà le grand Chateaubriand qui sourit un instant, en évoquant une vieille histoire tragique qui finit par une petite chanson... Bon, ça devrait marcher aussi avec Petit Lierre ? Mais non, rien à faire, il préfère toujours Compère Guilleri, Carabi... C'est celle qui lui fait plisser les yeux et ouvrir la bouche en grand. Il aura bien une fin, ce bol de bouillie... Et tout en chantant, Myosotis repart dans ses pensées...

(Merci Petit Graptor pour la photo)

jeudi 10 juillet 2008

10 juillet 1871

Au petit bonheur de la littérature, c'est avec Jean Rouaud que l'on peut célébrer cet anniversaire-là, celui de Marcel Proust, dans l'Imitation du bonheur.
Usant avec allégresse de la toute-puissance du romancier, Jean Rouaud change d'époque et s'adresse à son héroïne, Constance Monastier, qui vient de rendre visite à son petit garçon en pension à Versailles. Après avoir évoqué l'animation des rues de Paris qui a dû étonner la belle dame de province et son fils, il nous emmène (tout le monde, son héroïne et ses lecteurs délicieusement étourdis) dans l'intimité de la famille Proust qui s'apprête à accueillir l'évènement :

délivrance le 10 juillet 1871 - ce qui nous donne une conception neuf mois plus tôt en plein siège de Paris, ainsi faisait-on de la résistance chez les Proust, en préparant au nez et à la barbe des Prussiens la relève, et d'ailleurs le bientôt nouveau-né manifestera en dépit d'une constitution fragile un intérêt jamais démenti pour les militaires, ou pour leur uniforme, ou pour les militaires dans leur uniforme. La naissance se fera à Auteuil, dans la belle maison de son oncle Louis Weil, où la famille s'est réfugiée fuyant la Commune.

Tout cela pour en venir à la fameuse madeleine (dont Jean Rouaud donne la recette à Constance Monastier au cas où elle ne la connaîtrait pas), à la Recherche du temps perdu et à une série de réflexions joyeusement profondes sur la littérature, ses pouvoirs et sa critique.
Jean Rouaud sait disserter sur ce sujet sans morosité ni pédanterie, apporter des éclaircissements sur l'histoire de la Commune et raconter une belle histoire d'amour... Sans oublier la date historique de la naissance du petit Marcel, qui enrichit encore la liste des anniversaires de juillet.

mardi 8 juillet 2008

Mademoiselle Bee a 13 ans

Tout le monde au jardin sentait bien qu'il se passait quelque chose, depuis un bon moment déjà... Pour la première fois, l'anniversaire de Mademoiselle Bee n'est pas seulement l'occasion de souffler une bougie de plus, car au-delà des chiffres c'est le mot qui compte : thirteen, ça veut dire l'entrée dans le teenage pour de bon...
Beaucoup de changements, une foule de questions, d'innombrables réflexions, un joyeux bazar plein de surprises, un raz-de-marée d'affection, tout cela déferle sur Myosotis et son Grand Chêne qui pensaient peut-être avoir encore un peu de temps devant eux... Mais voilà, nous y sommes. C'est la suite naturelle de la grande aventure commencée officiellement le 8 juillet 1995 à 18h12 dans une maternité du XIe arrondissement de Paris.
La nouvelle phase qui commence n'a pas que de bons côtés, mais aujourd'hui le positif l'emporte largement sur tout le reste. Et Mademoiselle Bee a encore pondu un dessin plein de talent (Myosotis en rosit de fierté) pour illustrer ce propos... Merci, charmant petit insecte, tu mets du piquant dans notre vie et nous t'aimons bien plus que nous ne saurions le dire !