vendredi 30 mai 2008

Une petite surprise au jardin


Il est temps d'avouer que Myosotis n'a pas beaucoup de talent pour le jardinage au sens propre, celui qui se pratique en pleine terre, avec de la patience, des gants et des outils. Ce n'est pas faute d'avoir eu de bons exemples sous les yeux dans sa jeunesse, mais enfin c'est ainsi et jusqu'à présent elle a surtout planté des fleurs artificielles.
Depuis le grand chambardement qui l'a transplantée dans le Nouveau Monde, la petite tribu de Myosotis se trouve pourtant en charge d'un jardin. Le Grand Chêne est devenu un as de la tondeuse et des cisailles, Mademoiselle Bee et Petit Sapin ont ramassé beaucoup de feuilles mortes, Petit Bouton d'or a même reçu un rateau à sa taille pour participer à l'effort général.
Et c'est avec curiosité que chacun a observé la faune et la flore autour de la maison, en essayant d'agir pour que cela ressemble le moins possible à une jungle (tout y pousse très vite, dans la chaleur humide) et de trouver le nom de certains spécimens aperçus (en français ou en anglais).
Au fil des saisons, parmi les arbres et les buissons de toute taille qui portent, nourrissent et abritent toute sorte de fleurs et d'oiseaux, l'émerveillement ne faiblit pas. Mais voilà qu'un jour, au creux d'un arbre du jardin de devant... Même en regardant de plus près... Il a bien fallu se rendre à l'évidence : un petit résineux (un if ?) pousse dans la faille ménagée par la séparation du tronc en deux parties. On a essayé de tirer (doucement) dessus mais le petit résineux est bien accroché...
Et comment va-t-on acquérir quelque compétence et progresser dans l'art du jardinage, si les arbres se mettent à grimper dans les arbres ?

jeudi 29 mai 2008

Mademoiselle Bee, sa ruche et Montaigne

La chambre de Mademoiselle Bee gagne à être désignée comme une ruche. C'est un moyen comme un autre de sortir du conflit classique qui culmine lorsque Myosotis (un peu maniaque ?) lance l'injonction redoutée : RANGE TA CHAMBRE !
Mademoiselle Bee a beaucoup de talent. Elle est par exemple capable de rapporter de n'importe quel lieu de promenade au moins un bout de ficelle, un bouton, une tige métallique et un morceau de plastique coloré. Elle sait ensuite assembler le tout pour former un petit bonhomme, un animal fantastique ou une décoration qu'elle ajoute à sa collection de miniatures... Ici commence le conflit.
Car ladite collection peut s'étaler de place en place aussi loin que l'imagination de Mademoiselle Bee. Il faut beaucoup d'efforts pour en limiter l'extension à la seule ruche et préserver ainsi l'espace vital des autres habitants du jardin. Mais une fois ces limites posées, il est tout aussi difficile de maintenir un espace vital au sein même de la ruche... Tout s'empile, s'enchevêtre, s'amoncelle...
Les jours de lassitude, Myosotis choisit l'autorité et renouvelle l'injonction redoutée (avec un succès variable). Dans ses meilleurs jours, Myosotis choisit la conciliation et ferme la porte de la ruche. Cette solution pacifique n'est pas sans danger, quand la nécessité d'ouvrir la porte finit par s'imposer...


Que faire alors ? Il convient de donner l'exemple et de faire preuve de sagesse, en allant chercher le secours des spécialistes...

Montaigne ne rangeait peut-être pas très bien ses affaires et le désordre apparent qui règne dans ses Essais n'en fait pas un modèle sur ce point. Il se montre pourtant efficace dans ses conseils éducatifs et là, c'est clair, on peut le suivre :

Les abeilles pillotent de çà de là les fleurs, mais elles en font après le miel, qui est tout leur ; ce n'est plus thym ni marjolaine ; ainsi les pièces empruntées d'autrui, (l'enfant) les transformera et confondra pour en faire un ouvrage tout sien (...)
Respirons profondément et attendons donc patiemment de voir quel miel sortira de la ruche de Mademoiselle Bee...

mercredi 28 mai 2008

Le bon côté


C'est par là qu'il faut voir les choses, bien sûr.
Même quand le Grand Chêne annonce un calendrier de départs en mission vertigineux pour les 3 prochains mois...
Même quand Mademoiselle Bee, Petit Lierre et Petit Bouton d'or partagent un très très gros rhume...
Même quand Myosotis malgré sa vigilance ne voit plus passer les jours (ni les semaines) et oublie le cours de gymnastique de Petit Sapin...

Le bon côté ?

D'abord, Petit Sapin a bien grandi : il a pensé tout seul à son cours de gymnastique... Myosotis n'a eu qu'à rassembler ses esprits et à le conduire très vite au YMCA... Même pas en retard !
Ensuite, le gros rhume sera vite passé, avec beaucoup de patience, de tendresse et de mouchoirs... D'ailleurs Petit Lierre garde le sourire et gazouille en respirant bruyamment...
Et enfin, malgré ses éternuements, le vaillant Petit Bouton d'or a franchi un pas de géant et sait faire du vélo sans les petites roues ! (On a compté 23 bleus sur les petites jambes mises à rude épreuve, qui pédalent à présent bien en équilibre sur le petit vélo rouge.)
Chacun prend la nouvelle à sa façon... Petit Bouton d'or, radieuse, imagine déjà son prochain vélo, rose évidemment avec des franges de chaque côté du guidon... Myosotis, très fière, sourit en pensant aux futures promenades sur 2 roues et se dit que la croissance de ses petites plantes constitue décidément le très bon côté de la vie dans son jardin...

mardi 27 mai 2008

Un peu de repos

Au jardin de Myosotis, comme dans tous les jardins, le repos est un doux rêve, un projet rarement concrétisé parce que ses habitants sont toujours en mouvement. Mademoiselle Bee n'est pourtant pas si agitée, Petit Sapin est plutôt tranquille, Petit Bouton d'or sait patienter quand elle veut quelque chose, (Petit Lierre apprendra la patience, lui aussi, un jour) mais enfin il y a toujours à faire, c'est bien connu...

Alors quand Dame Nature elle-même nous montre l'exemple, il ne faut pas manquer le spectacle Un écureuil endormi pour de bon ! Au soleil, soit. A l'endroit précis où ils aiment à venir le plus souvent déguster leurs trouvailles ou parachever leur toilette, soit. C'est vraiment leur place de prédilection... Mais cette fois, c'est la sieste ! Quand on est habitué à leur frémissement incessant, à leurs bonds et à la vivacité de leur fuite dans les branches, ça surprend...
Le petit animal ressemble soudain à un autre endormi, rencontré heureusement loin du jardin. Celui-là, on n'a pas exactement envie de le voir s'animer et venir chercher à manger près de la maison...


Une métaphore peut en cacher une autre

Le blog de Myosotis a pris forme et vit sa vie . C'est comme une source, née dans un jardin, qui va suivre son cours... Et voilà les vers désuets de Théophile Gautier qui reviennent de très loin :


Tout près du lac filtre une source,
Entre deux pierres dans un coin ;
Allègrement l'eau prend sa course
Comme pour s'en aller bien loin.
Elle murmure : Oh ! Quelle joie !
Sous la terre il faisait si noir !
Maintenant ma rive verdoie,
Le ciel se mire à mon miroir.
Les myosotis aux fleurs bleues
Me disent : Ne m'oubliez pas !
Les libellules de leurs queues
M'égratignent dans leurs ébats ;
A ma coupe l'oiseau s'abreuve ;
Qui sait ? - Après quelques détours
Peut-être deviendrai-je un fleuve
Baignant vallons, rochers et tours.
(...)
Ainsi la jeune source jase,
Formant cent projets d'avenir ;
Comme l'eau qui bout dans un vase,
Son flot ne se peut contenir ;

Mais le berceau touche à la tombe ;
Le géant futur meurt petit ;
Née à peine la source tombe
Dans le grand lac qui l'engloutit !
Le rêve de la jeune source (Myosotis a pris les photos le jour où elle s'est envolée en ULM... C'était un autre rêve devenu réalité...) était joli mais se termine mal. Si l'on n'y prend pas garde, le blog de Myosotis est condamné à se noyer dans le lac immense de la blogosphère !
Alors le choix est vite fait : changeons de métaphore...
Le blog suit son cours, la source finit dans le lac, mais la petite fleur bleue reste sagement sur la rive et ne s'embarque pas à la légère. D'ailleurs les Myosotis n'ont pas besoin de tant d'eau : juste le nécessaire et puis surtout Forget me not...

lundi 26 mai 2008

Langage des fleurs et métaphores


Au jardin de Myosotis, autour du Grand Chêne, c'est sans doute Mademoiselle Bee que l'on verra d'abord. Depuis bientôt 13 ans, elle butine, elle bricole, elle dessine un peu partout. Pour la paix du jardin, il vaut mieux admirer sa chambre comme une ruche et encourager son bon fonctionnement plutôt qu'exiger son rangement... Myosotis et Mademoiselle Bee n'ont pas du tout la même conception de l'ordre, mais c'est le résultat qui compte...

Pas loin du Grand Chêne, si différent et pourtant si semblable, pousse Petit Sapin. Il aura 11ans cet été, son ombre grandit sur l'herbe et déjà, malgré sa tendresse, il pique un peu parfois... Il est discret, bienveillant et plein de surprises.

Avec ses pétales qui retiennent le soleil même quand il fait gris, Petit Bouton d'or égaie le jardin depuis 6 ans. Elle semble inlassablement occupée à chercher de la joie partout mais elle se fait parfois si petite dans son coin que l'on a peur de l'oublier... Son éclat naturel et ses éclats de rire nous en préservent.

Et depuis 6 mois à peine, Petit Lierre s'est installé dans notre jardin. Mais ce n'est pas une plante parasite ! Au contraire, ce petit végétal tout neuf a renouvelé la vie autour du Grand Chêne. Petit Lierre n'a pas son pareil pour enrouler ses petites attaches tout doucement, ça va jusqu'au coeur de chacun sans que l'on s'en aperçoive, et un matin, tout à coup, il devient évident que l'on respire mieux depuis qu'il se déploie au jardin de Myosotis...

Le grand chambardement dans le jardin a eu lieu en plein hiver, le 31 décembre 2005. Tout à coup, qui l'eût cru, le Grand Chêne a tout emporté avec lui. On s'était habitué à ses voyages, il doit y avoir un peu de liège dans ce Grand Chêne qui se laisse emporter sur tous les Océans... Mais cette fois, le jardin tout entier a plié racines et le voilà transplanté en Amérique. Changer de terre, d'air et de lumière, c'est lourd de conséquences : voilà tout un jardin qui doit s'adapter à un climat jamais imaginé... Seul Petit Lierre est dans son élément, mais il n'ignore pas que ses racines plongent loin, très loin...

dimanche 25 mai 2008

Au commencement...


Tout commence avec trois marraines-fées, qui ne s'en doutent pas, mais qui enchantent Myosotis au point de lui faire regarder d'un autre oeil l'ordinateur jusque-là objet de défiance...

Il y a Pimprenelle et sa façon bien à elle de présenter les choses, ce qu'elle chine, ce qu'elle voit, ce qu'elle vit...
Il y a Altavista et ses charmants babies, son inventivité et son formidable appétit de vivre...
Il y a Aude et son pinceau, dont les oeuvres sont si jolies que l'on préfère les toiles, parce que l'on est sûr au moins que ça ne casse pas...

Cela continue comme une fable de La Fontaine, quand Myosotis avoue (en rougissant) à son Grand Chêne bien-aimé qu'elle aimerait blogguer, elle aussi... Et contrairement à celui de la fable, qui se moque pas mal des émotions du roseau, le Grand Chêne n'hésite pas un instant :

Le Chêne un jour dit au Myosotis :
Tu veux créer ton blog, ma chérie ?
Ne t'inquiète pas,
Je vais acheter "HTML, XHTML & CSS" chez Computer Store
Et tu auras ton blog sur mesure...

Le Grand Chêne est un grand romantique. Il s'y met donc avec passion et malgré les hésitations de Myosotis effarouchée (mais que c'est donc étrange, cet univers informatique si éloigné des plates-bandes familières...), le rêve devient réalité.
C'est que le Grand Chêne ne ménage pas ses efforts ! Et pourtant, il a peu de temps pour lui... Quand il n'est pas occupé par son travail (qui le poursuit nuit et jour à l'aide d'un vilain fruit, le Blackberry), il se consacre aux habitants de notre jardin...