vendredi 27 mars 2009

Happy again

En Bretagne, ces jours-ci, il y a des crocus... des cerisiers fleuris... des camélias...des mimosas... Toute sorte de merveilles que Peter et Lysiane prennent le temps de photographier pour en faire partager la beauté... (Merci !)
Et il y a aussi un Papa marin qui vient d'apprendre qu'il est guéri, une petite famille qui sort de la tempête et une Maman pleine de talent qui ouvre un nouveau blog pour fêter ça. Comme c'est bon de se réjouir avec eux, et de regarder les fleurs comme autant de promesses des beaux jours à venir !
Le mois de Mars tire à sa fin, il a été riche en émotions pour conclure ce rude hiver

Puis, lorsque sa besogne est faite
Et que son règne va finir,
Au seuil d'Avril, tournant la tête,
Il dit : Printemps, tu peux venir !

vendredi 20 mars 2009

Car-pool et un enterrement

La merveilleuse (si si) école américaine de Petit Bouton d'or et de Petit Sapin n'a qu'un défaut, commun avec la grande majorité des écoles américaines : son car-pool.
A priori, car-pool signifie quelque chose du genre : on se regroupe à plusieurs dans un même véhicule pour partager les frais et réduire les encombrements. Dans les faits, il s'agit d'un moment intense au cours duquel un grand nombre de gros véhicules (généralement une voiture par famille, des minivans en majorité, voire plus gros...) convergent vers un parking pour y attendre (rangés sur six lignes) les enfants qui sont alignés en bon ordre à côté. On va chercher sa progéniture, on rejoint sa voiture sans tarder et on installe chacun. Puis on attend le coup de sifflet de départ. Si l'on arrive un peu trop tard pour se ranger dans les lignes, on attend la deuxième vague pour prendre son enfant.
Or aujourd'hui, un léger défaut d'organisation a permis que le car-pool du vendredi midi coïncide avec la sortie d'un enterrement. L'église est juste à côté de l'école et partage le même parking. Le défunt dont on célébrait les funérailles était visiblement très connu et apprécié, si bien que ses nombreux proches et amis occupaient déjà la totalité dudit parking quand les parents d'élèves se sont présentés pour s'aligner comme stipulé dans le règlement de l'école.
Myosotis n'aime pas beaucoup conduire, a horreur du car-pool et ne savait pas trop quoi faire. Elle a donc garé (comme les autres et très correctement) sa voiture le long de la voie d'accès, en attendant d'autres consignes. Petit Lierre a faim à cette heure-là et devait prendre son petit repas tout préparé. Mais un maladroit est alors venu rayer la portière de la voiture de Myosotis en cherchant à se faufiler avec son pick-up Chevrolet Silverado (!) Myosotis désolée a soudain pris conscience de ce qui l'attendait : remplir des papiers d'assurance pour obtenir réparation, fixer un rendez-vous chez un carrossier et résoudre le casse-tête pour concilier la réparation avec les conduites à l'école... Le maladroit avait beau lui répéter "relax, relax..." et se faire très gentil en écrivant ses coordonnées sur un papier, c'était un vilain coup pour le moral...
Mais le pire était encore à venir. Tandis qu'une foule en deuil sortait peu à peu de l'église sur le parvis, le défunt (qui s'est révélé d'origine écossaise) a été accompagné vers sa dernière demeure au son d'une cornemuse solitaire dont les accents déchirants se sont répandus sur le car-pool battu par le vent d'un mois de mars encore peu printanier...

lundi 16 mars 2009

Bonheurs en route

Il s'appelle Stephen Michaels et il se présente comme

chrétien, chauffeur routier, photographe.
Ce qu'il fait vaut vraiment le détour... C'est le Grand Chêne qui est tombé par hasard sur son site... Un joli cadeau, une jolie promenade de plus pour Myosotis enchantée...
Si vous rêvez de sillonner les USA à bord d'un gros camion (très gros), allez sur son site où l'on peut suivre en direct (grâce à la webcam installée à côté de lui) son voyage en cours, ou bien allez dans ses vidéos refaire un de ses voyages en accéléré. Bien s'installer sur le siège passager et se laisser emporter...
Si vous aimez les belles histoires, allez lire le récit de l'adoption du chat gris qui partage sa cabine (un vrai coup de foudre).
Si vous aimez les belles images, allez dans sa galerie de photos (il faut souhaiter pour lui et pour son chat qu'il ait autant de talent au volant qu'avec son appareil photo)...
On peut aussi accéder à son blog et essayer de suivre ses échanges avec ses amis, mais là ça devient parfois très dur à comprendre...
En tout cas, impossible désormais de dépasser un camion sans se demander si, par chance, ce ne serait pas... Stephen ! (En cliquant sur son prénom, vous accédez à son site, le blog fait partie des propositions accessibles en haut de sa page d'accueil.)

Trompe-l'oeil

Pour le dessert de dimanche (traditionnelle pause dans le carême), Mademoiselle Bee et le Grand Chêne étaient inspirés. Encore une découverte américaine, le cupcake les amuse follement : sorte de muffin, petit gâteau individuel et mignon, il permet toute sorte de fantaisies décoratives... Et Mademoiselle Bee a trouvé un livre qui ouvre des horizons insoupçonnés.
Alors voici le résultat : Mais non, ce n'était pas le plat de résistance. Mais si, on arrive à surmonter la petite appréhension et à se convaincre qu'il ne s'agit pas de boulettes de viande à la sauce tomate sur des spaghettis. Hé oui, c'est très très sucré : des Ferrero roulés dans la confiture de fraise et saupoudrés de chocolat blanc pour faire le parmesan posés sur des longs fils de nappage en bombe, pour imiter des pâtes al dente... Mais les petits cupcakes sous le décor étaient tout à fait honnêtes, et puis surtout on s'est bien amusé... Et Myosotis n'a pas touché à un seul ustensile de cuisine pour ce dessert entièrement confectionné par ses grands amours (qui se sont même débrouillés pour trouver tous les ingrédients chez Giant) !

vendredi 13 mars 2009

Talent Show

Découvrir l'Amérique, déjà au temps de Christophe Colomb, c'était plein de surprises... Pour Myosotis et son Grand Chêne, jusqu'à présent, les bonnes surprises ont été plus nombreuses que les autres. Mais ce matin, à l'école de Petit Sapin et de Petit Bouton d'or, la surprise était excellente.
Bien sûr, c'est le Talent Show d'une bonne école, dans un beau quartier, juste à côté du lycée français où Mademoiselle Bee continue son propre chemin... Mais quand même, ce sont des enfants !
Toute l'école s'installe dans le gymnase, les plus petits assis par terre devant, les plus grands (14 ans) derrière, sur les chaises bien alignées, et les parents sur des gradins le long du mur (Petit Lierre aime les marches des gradins...). On s'amuse de voir les diverses manières de porter l'uniforme (plus ou moins court ou un peu débraillé), on suit les activités de l'équipe d'élèves en charge de la sono et du service d'ordre, on guette Petit Sapin et Petit Bouton d'or et surtout on ne quitte pas Petit Lierre des yeux... Les artistes sont installés sur des chaises prévues pour eux, les petits violons luisent doucement sous les projecteurs, le piano est essayé une dernière fois, chacun son tour... Et ça commence.
Les présentateurs annoncent leurs camarades posément et se débrouilllent avec les micros récalcitrants, tout se déroule bien, les morceaux sont jolis, que d'heures de travail derrière ces mélodies qui font briller les yeux des parents... Et soudain, on voit arriver un gracieux bout de chou haut comme trois pommes, tout juste âgé de 8 ans, qui se plante devant le micro dans sa jolie robe blanche et commence à chanter a capella. C'est une chanson de la Mélodie du Bonheur, la bande-son n'a pas voulu marcher, mais ce n'est visiblement pas un problème... D'où sort-elle cette assurance, cette puissance, cette voix qu'un adulte lui envierait ? Et après quelques autres morceaux interprétés au piano, au violon, à la flûte traversière, (Petit Lierre apprécie de moins en moins et il faut se replier au fond du gymnase), voici une autre chanteuse : même âge, pas plus grande, elle chante une chanson du film Mulan également a capella, avec un talent et une assurance incroyables... D'autres chanteurs suivent, une danseuse (à qui l'on a demandé de porter le chemisier de l'uniforme par-dessus sa robe légère, mais ça n'empêche pas d'admirer une maîtrise étonnante...) et pour finir un trio de rockers aux cheveux bien courts mais dont les guitares électriques sonnent fort et juste. (On ne pourra pas dire que l'école se ferme aux influences de notre époque...)
C'est fini ; Myosotis attrape Petit Lierre épuisé pour quitter le gymnase, éblouie et ravie. Ces enfants sont stupéfiants de talent. Et une autre surprise très douce a fait de ce spectacle un moment unique : le présentateur de Petit Sapin a introduit son morceau de Satie en disant bien haut qu'il l'avait choisi

parce que c'est doux et parce que sa Maman l'apprécie...
C'était le matin du talent et de l'amour...

mardi 10 mars 2009

Au fil des lunes

La nuit venait... Un soir comme les autres, un peu plus doux peut-être... C'était avant. Avant la grippe, avant la dernière neige, avant l'heure du bain et du dîner aussi...
Myosotis libre un instant s'en va courir après la lune. Elle se montre derrière les branches entremêlées des arbres nus, devant la maison... Un peu de menace, dans ces branches noires qui forment les barreaux d'une prison... Un instant, l'image d'un gros oeil au sourcil froncé évoque la peur de Blanche-Neige perdue dans la forêt... Mais Monument Street n'est pas bordée d'une forêt profonde et la lune se libère peu à peu... Goutte de lumière qui roule au bout d'une branche... La nuit se fait plus noire, Myosotis s'éloigne de son jardin (pas trop quand même) et ce n'est pas la peine de marcher plus loin, au bout de la rue, c'est l'autoroute... Demi-tour... Encore un instant, fascination, contemplation... La pleine lune se laisse encadrer, présenter, offrir comme sur un ostensoir... C'était le mois dernier, elle est presque redevenue aussi ronde, mais les branches se couvrent de bourgeons. Il s'en passe des choses, au fil des lunes...

lundi 2 mars 2009

Hiver vous n'êtes qu'un vilain

Par tradition, par habitude et par expérience, février est un mois redouté. On se félicite donc qu'il soit court et on attend patiemment qu'il passe.
Mais cette fois, il a semblé vraiment très long : c'est que la grippe a frappé au jardin... D'abord Petit Bouton d'or, revenue de l'école avec une mine abattue, au lit avec une forte fièvre pour deux jours. Puis Petit Lierre, deux jours et deux nuits de fièvre. Ensuite, Myosotis a perdu le compte des jours... Si malade et affaiblie que le Grand Chêne (seul vacciné, si bien qu'il a simplement attrapé un gros rhume) a délaissé la Bank et pris racine à la maison pour s'occuper de tout. Petit Sapin est tombé malade à son tour, puis Mademoiselle Bee, tandis que Petit Bouton d'or et Petit Lierre développaient cette fois pour de bon les symptômes attendus. Dans le concert d'éternuements et de quintes de toux, on n'a pas oublié Mardi Gras mais le coeur n'y était pas vraiment (et l'appétit non plus). A force de journées pénibles et de nuits interminables, février a quand même fini par tourner la page.
Alors Myosotis a soudain repris courage : le pire était sûrement passé, on allait oublier la mauvaise saison et la grippe, on allait vite reprendre des forces. Mais en regardant le calendrier de plus près, il faut se rendre à l'évidence : le printemps n'est pas pour demain... Un simple coup d'oeil à la fenêtre suffit à s'en convaincre

Mais vous, Hiver, trop êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil ;
On vous doit bannir en exil.
Sans point flatter, je parle plain,
Hiver, vous n'êtes qu'un vilain !