dimanche 19 juillet 2009

Et voilà...

L'été n'est pas si simple, on s'en doutait. Le repos scolaire n'est pas le repos tout court, ni pour le Grand Chêne toujours au travail, ni pour Myosotis qui continue sa tâche au fil des jours, ni pour le petit jardin dont chaque membre invente ses propres moyens de décaler l'heure du coucher, l'heure des repas et surtout l'heure du lever... A l'exception de Petit Lierre, imperturbable lève-tôt.
Mais ils sont gentils, si gentils... Ils comprennent la fatigue, ils veulent bien rendre service... Et puis le Grand Chêne avec son billet doux d'anniversaire... (Myosotis sait maintenant à quoi sert le code de connexion d'un blog : c'est pour en contrôler l'accès... Mais ce code si difficile à mémoriser, c'est le Grand Chêne lui-même qui l'a composé !)
Alors les jours passent, doucement. Et au hasard d'une relecture des Nouvelles Orientales de Yourcenar, il y avait le nom d'une amante fidèle, si triste mais si belle dans sa constance. Myosotis a ramassé ce nom comme un pétal sur le gravier : c'est la Dame-du-village-des-fleurs-qui-tombent.
On fait beaucoup de bruit (hihi !) au sujet de la chute des feuilles... Mais quand un calice alourdi cède soudain ses pétales à la terre, quand la gloire de la plante s'effondre en libérant la branche soudain plus légère de son poids de beauté, quand avant même d'être fanée la fleur gît sur le sol... C'est autre chose alors. C'est plus intime peut-être, plus déchirant aussi. Une merveille faite pour le ciel qui se fracasse en silence...
A moins que, pour une fête, on n'ait voulu une pluie de fleurs pour le plaisir des yeux ? Un tapis éphémère mais inimitable pour honorer un hôte de marque ? Yourcenar n'explique pas ce qui se passait dans le village de la Dame... Il reste simplement son nom. Et Myosotis dont la tête ne se dresse pas bien haut en ce moment se plaît à rêver en le répétant...
La Dame-du-village-des-fleurs-qui-tombent...

jeudi 9 juillet 2009

Noces de...

Puisque j’ai mis mes lèvres à ta coupe encore pleine,
Puisque j’ai dans tes mains posé mon front pâli;
[…]
Puisqu’il me fut donné de t’entendre me dire
Les mots où se répand le Cœur mystérieux;
[...]


Te souviens-tu, Myosotis? Il y a 15 ans aujourd’hui nous nous mariions. Quelle aventure ! Tu m’avais séduit par le pétillant si pur de tes yeux, la douceur de ton visage, ton esprit si vif et ton cœur si pur…

Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie

Le grand Poète m’avait bien aidé à te dire mon amour. Après 15 ans nous avons bien changé. La route est sinueuse mais je ne peux l’imaginer sans toi. Tu es toujours aussi belle, Myosotis, et si douce à mes côtés. Pour un jour je t’emprunte ce blog que je suis si heureux de te voir écrire. Tes lectures se sont élargies, tes espaces agrandis, alors à mon tour je puise à nouveau à plus grand que moi pour te redire mon amour


Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante on reprend sa
chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson.

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux.

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois
dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

Grand Chêne

mercredi 1 juillet 2009

Color Purple

C'est comme une porte qui s'ouvre soudain sur un immense espace : il reste à voir le film (peut-être nettement plus dur...), à lire le livre en anglais (du courage, le parler particulier des personnages n'empêche certainement pas de les comprendre...) et tant de choses à découvrir dans cette histoire pleine de richesses Hier au soir, cadeau d'une gentille amie juste avant son retour en France, Myosotis est allée assister à la première de la comédie musicale installée pour quelques semaines au Kennedy Center, dans la grande salle rouge pleine d'Africains-Américains en tenue de soirée. Ils connaissaient par coeur les répliques (et ajoutaient leurs commentaires au passage), acclamaient la chanteuse dans ses morceaux de bravoure et réagissaient comme un seul homme quand l'émotion explosait (du rire aux larmes, sans aucune modération). Et l'on sentait que ce public faisait partie du spectacle, qui se déroulait à la fois sur la scène et dans la salle...
La vie des descendants des esclaves ; les liens entre ces déracinés et l'Afrique ; les missionnaires, leurs joies, leurs combats et leurs misères ; le bien et le mal dans le coeur des humains ; l'amour, la haine, la fidélité ; la fraternité, le couple, la famille ; le péché, la foi et la souffrance ; la beauté de la création ; le bonheur d'écrire ; la douleur de l'absence... Il ne manque rien dans Color Purple.
Pas même la place pour une petite fleur qui tremblait en écoutant l'héroïne enfin révélée à elle-même chanter de toutes ses forces (et Dieu sait qu'elle en a )

I'm beautiful... I'm beautiful and I'm here !