dimanche 1 mai 2011

Miséricorde

Joli mot pour désigner l'étroite planche de bois dissimulée sous le siège de leur stalle que les moines relevaient ou abaissaient durant les offices. Tout autour du chœur, un modeste élément parfois ouvragé mais surtout un soutien et un soulagement pour les orants.
C'était un admirable échange : le moine raidi dans l'effort d'une longue station debout allégeait sa peine mais poursuivait sa louange, en sollicitant la miséricorde divine pour le pardon de sa faiblesse ; et le Père éternel, touché par la prière de ses fidèles, permettait dans sa miséricorde infinie que ces hommes las reçoivent un secours prévu par la bienveillance astucieuse d'un artisan ébéniste...


A tout péché, miséricorde.
Douceur d'un tendre appui poli par l'usage, patiné par des heures de prière.
Non pour reposer entièrement mais pour soutenir l'effort, pour maintenir debout le veilleur.
Délicatesse du chêne bruni et luisant, caché aux regards mais bien présent au fond de l'humble oraison qui ne méconnaît pas sa fragilité.

2 commentaires:

Adrienne a dit…

ah c'est joli ;-)
j'aurais bien besoin de miséricorde quand je visite un musée ou une expo ;-)
bonne semaine, Myosotis!

Lorraine a dit…

Nous avons tous besoin de miséricorde, chère Myosotis! Merci de nous en parler si joliment!