lundi 30 mai 2011

Un week-end à la mer

Tandis que le Grand Chêne s'en est allé au loin pour travailler, voilà Myosotis et son petit jardin partis passer 2 jours à Ocean City, Maryland.
Pour éviter les embouteillages (il y a un immense pont à traverser sur la Chesapeake Bay), on s'est levé très tôt samedi matin, on a bien roulé et on a pu déposer les bagages sans attendre dans la grande chambre du petit hôtel familial (à première vue).
Un petit coup d'oeil sur la plage somptueuse, puis quelques achats indispensables : des lunettes de soleil, un maillot de bain, une grande pelle à sable... Et ensuite, comme promis, de longues séances de plage.
Malgré un vif désir et une vraie bravoure, personne n'est parvenu à se mettre à l'eau, bien trop froide. Alors on a regardé les vagues, interminablement... On a passé de la crème sur les corps tout blancs après l'hiver pour bronzer en paix (et quand on a négligé cette obligation, la mésaventure a été cuisante)... On a déplacé des mètres cubes de sable fin en attendant la marée haute... Le bonheur.


Un petit tour en voiture vers le sud a permis de se réjouir d'avoir choisi un hôtel très au nord de la ville : Ocean City, Maryland est un horrible assemblage d'immeubles très hauts et trop serrés le long de l'unique voie d'accès. Il fait bon ne pas les voir, derrière l'épaisse brume dorée qui monte de l'Océan et empêche le regard de porter jusqu'à eux.
Le petit hôtel n'était pas si familial que ça et un orchestre jouait chaque soir très fort au bar. La première nuit a aussi été marquée par un incident tardif et bruyant entre plusieurs personnes qui glapissaient et hurlaient "calm down" (sans succès). Mais le reste était très agréable, la piscine a permis de se baigner quand même, le restaurant offrait des hamburgers et des frites comme on en rêve avant l'âge adulte et la répartition des lits s'est faite tout naturellement : Petit Bouton d'or s'est installée dans un petit canapé-lit dans un petit coin, Mademoiselle Bee a fini par mettre Petit Sapin par terre, et Petit Lierre qui dormait avec Myosotis s'est montré proprement attachant (certains dormeurs se collent instinctivement contre la personne avec laquelle ils dorment. Dans ce cas, il n'y a pas de vraie surprise... C'est même très mignon, surtout quand c'est juste pour 2 nuits !).
Le retour n'a pas été si simple que l'aller (encore cet immense pont à franchir dans l'autre sens) mais le petit jardin a réintégré son espace familier, en rapportant un peu de sable et de soleil, un peu partout... C'est bon pour le moral. Merci, Grand Chêne !

dimanche 1 mai 2011

Miséricorde

Joli mot pour désigner l'étroite planche de bois dissimulée sous le siège de leur stalle que les moines relevaient ou abaissaient durant les offices. Tout autour du chœur, un modeste élément parfois ouvragé mais surtout un soutien et un soulagement pour les orants.
C'était un admirable échange : le moine raidi dans l'effort d'une longue station debout allégeait sa peine mais poursuivait sa louange, en sollicitant la miséricorde divine pour le pardon de sa faiblesse ; et le Père éternel, touché par la prière de ses fidèles, permettait dans sa miséricorde infinie que ces hommes las reçoivent un secours prévu par la bienveillance astucieuse d'un artisan ébéniste...


A tout péché, miséricorde.
Douceur d'un tendre appui poli par l'usage, patiné par des heures de prière.
Non pour reposer entièrement mais pour soutenir l'effort, pour maintenir debout le veilleur.
Délicatesse du chêne bruni et luisant, caché aux regards mais bien présent au fond de l'humble oraison qui ne méconnaît pas sa fragilité.