vendredi 25 mai 2012

Chutes

Pour fêter la retraite de sa Maman venue de France et lui offrir un moment de liberté, Myosotis avait tout organisé depuis des mois : l'itinéraire, la location d'une voiture, la réservation d'une chambre d'hôtel...
Puis le moment est venu. Presque 10 heures de voyage dans des paysages variés (en passant par la très jolie Pennsylvanie) et enfin, Niagara Falls.
Côté américain, le large fleuve d'abord tranquille,

puis les rapides


et enfin l'à-pic vertigineux où l'eau s'effondre dans un grondement vaporeux...


Côté canadien, de grands hôtels qui regardent les chutes, et des projecteurs qui s'allument le soir en changeant régulièrement de couleur...

Un lieu mythique envahi de touristes mais fascinant quand même, parce que tant que l'eau du lac Erié coulera vers le lac Ontario en franchissant ce grand saut, cela fera du bruit...
Une belle balade.

Pourtant, au retour, alors que l'on revenait du bonheur en tête, une autre chute est venue altérer le cours de la vie (pour reprendre la métaphore du long fleuve tranquille, à la suite de Lorraine).
Là-bas, en France, le merveilleux regard d'un oncle chéri vient de s'éteindre. Il était âgé et malade, il savait qu'il touchait au terme de sa vie et n'en demandait pas plus. On se consolera en pensant qu'il est soulagé de ses peines...
Mais cher Tonton Jean, comme tu vas nous manquer ! Avec ta charité discrète, ta patience inaltérable, ton humble gentillesse, tu as offert à mon enfance une oasis de paix dont j'avais bien besoin.
Il n'est pas possible de redire tout le bien qui rayonnait de ton sourire si doux, ni de te remercier pour tout ce que tu as fait (en plus des jolis meubles sur-mesure !). Et les larmes coulent, plus fortes que tous les efforts pour être raisonnable... C'est un Niagara de tendresse désolée...
La paix va revenir, bien sûr...
Qu'elle vienne d'abord pour toi...
Et, pour la dernière fois : je t'embrasse de tout mon coeur.