samedi 21 décembre 2013

Attendre

- Évidemment, comme chaque année à la même époque, il faut attendre ; mais qu'est-ce que tu attends, au juste ? De nouvelles chutes de neige pour remplacer tout ce qui a déjà fondu ?

- J'attends le jour de Noël, cette joie du matin où les enfants se lèvent si tôt, de leur plein gré... Et le soir d'avant aussi, la messe de Minuit...
- ... qui n'a pas souvent lieu à minuit...
- Je sais bien, mais les petits participent mieux, et c'est quand même la veillée de Noël... Même s'il n'est que six heures du soir...
- Tu attends autre chose aussi ?
- Mille autres choses, c'est normal, c'est la saison... Et surtout j'attends quelqu'un, j'attends le retour de Mademoiselle Bee qui sera avec nous pour quelques semaines, avant de repartir en France...
- Et tu t'attends à ce que tout se passe au mieux ?
- Non, pas vraiment, je suis réaliste, enfin j'essaie... Il y aura des moments plus ou moins agréables, des tensions... C'est inévitable... Mais la joie aussi...
- Et au bout du compte, elle repartira...
- Bien sûr, c'est prévu comme ça... Et c'est tant mieux, elle a sa vie à construire !
- Tu vois, au bout de la joie, il y a toujours de la peine, des épreuves à traverser...
- Et alors, c'est une raison pour bouder la joie, pour ne pas jouer le jeu de Noël ? Je ne suis pas très optimiste de caractère, c'est vrai, mais j'apprends à goûter ce qui m'est donné... Et au-delà de toutes mes attentes, la plus profonde, la plus précieuse... J'attends ce que représente le petit Enfant de Noël... C'est une attente qui s'élargit aux dimensions de l'univers pour devenir Espérance...

(Merci Grand Chêne pour les photos.)

mardi 10 décembre 2013

Parfums de glaces...

La belle saison n'est plus qu'un souvenir, un ensemble de sensations que l'on garde vaguement en nous, tandis que l'hiver prend possession de la réalité palpable.
Au temps de la chaleur, quand on cherchait tous les moyens de se rafraîchir, les gourmandises glacées occupaient une place privilégiée dans la vie quotidienne... Sorbets de bons fruits familiers ou plus exotiques, dont la saveur évoque plutôt celle d'une fleur, crèmes à la vanille enrichies de chocolat ou de café, avec des fragments de cookie ou des copeaux de coco...
On rêve à présent d'autres choses, de tasses fumantes et de feux de cheminée.
Et les surprises glacées s'offrent sous d'autres formes :
buisson givré en bouquet de lumière


lanterne à la neige avec ses stalactites fraîches


canard glacé façon migration tardive


sapin poudré traditionnel sur lit de feuilles craquantes oubliées


Et lorsque vient le moment de sortir, mille autres parfums sautent aux narines : on s'équipe des gants moufles écharpes bonnets et autres que l'on s'est efforcé de laver, l'odeur de la lessive conservée depuis les grands nettoyages du printemps dernier règne un moment... Mais c'est pour aller pelleter la première couche de soupe avant qu'elle ne gèle que l'on s'emmitoufle, on a vite chaud... Tout cela fleure désormais un mélange d'odeurs corporelles, de produits antitranspirants, de crèmes pour les mains et le visage, de terre et d'herbe froide remuées avec la glace sale du trottoir... Et l'air froid conserve près du sol l'odeur des feux de bois du voisinage, avec les relents de gaz d'échappement des quelques voitures et des camions de salage qui s'obstinent à passer dans la rue...
Ainsi seront subsumés les parfums de glaces de l'hiver dans les relents de chien mouillé qui accompagnent ses efforts et ses joies.

jeudi 21 novembre 2013

Petit Lierre a 6 ans

C'était le 21 novembre 2007. Mademoiselle Bee et Petit Sapin devenaient soudain plus grands, et Petit Bouton d'or (sur le point d'avoir 6 ans) découvrait qu'elle n'était plus la petite... Mille grandes et profondes réflexions commençaient là, autour du berceau de plastique où reposait Petit Lierre, emmailloté bien serré dans un torchon, comme le prévoit le règlement des maternités américaines.


Pour fêter son anniversaire, Petit Lierre a apporté ce matin à l'école un petit sac contenant des objets importants pour lui, à présenter à ses copains et copines, ainsi qu'un gros gâteau au chocolat.
Un autre gâteau sera servi ce soir, pour souffler les bougies en famille, et il a choisi son menu :
- Je voudrais du poisson pané, s'il te plaît !
- Bon, très bien, tu en auras, j'en ferai cuire pour toi...
- Mais tu sais, on peut aussi en faire pour tout le monde !
Petit Lierre est généreux, il veut partager avec toute sa famille la joie de manger du poisson pané pour marquer ce jour spécial dans sa vie... Peut-être que finalement, le poisson pané (en bâtonnets surgelés) est la clé des anniversaires réussis ?

samedi 9 novembre 2013

Un peu de Camus puisqu'il a 100 ans

On célèbre (ou bien l'on s'y refuse) le centenaire du grand écrivain. On approuve (ou bien l'on critique sévèrement) ses engagements et ses convictions. On admire (généralement) son oeuvre couronnée par le prix Nobel. Ainsi perdure sa gloire d'écrivain de l'absurde.
Camus lui-même a pourtant laissé un texte clair et amusant, publié dans le recueil L'été, dans lequel il tente de se débarrasser de son étiquette :

(...) on peut essayer à l'occasion de rectifier le tir, répéter alors qu'on ne saurait être toujours un peintre de l'absurde et que personne ne peut croire à une littérature désespérée. Bien entendu, il est toujours possible d'écrire, ou d'avoir écrit, un essai sur l'absurde. (...) L'idée que tout écrivain écrit forcément sur lui-même et se peint dans ses livres est une des puérilités que le romantisme nous a léguées.(...)
Ainsi devient-on prophète de l'absurde. Qu'ai-je fait cependant d'autre que de raisonner sur une idée que j'ai trouvée dans les rues de mon temps ? Que j'aie nourri cette idée (et qu'une part de moi la nourrisse toujours), avec toute ma génération, cela va sans dire. (...) Mais il est commode d'exploiter une formule plutôt qu'une nuance. On a choisi la formule : me voilà absurde comme devant.
Qu'il est plaisant de croiser le clin d'oeil d'un grand homme...

mercredi 25 septembre 2013

Parlons d'automne

Le coeur touché par la saison, comme chaque année et comme tant de vivants depuis les origines de l'humanité, voici venu le temps des longs regards sur les soleils dorés... Pour s'en imprégner, pour se rassurer face aux menaces de l'hiver, pour essayer de goûter chaque bonheur offert tant que durent les feuilles mourantes.

Sans connaître grand chose de leur auteur (LIN Yutang (1895-1976), écrivain et inventeur chinois, plusieurs fois cité pour le Nobel de littérature...), on s'arrête avec plaisir sur ces lignes trouvées par hasard :

"I like spring, but it is too young. I like summer, but it is too proud. So I like best of all autumn, because its leaves are a little yellow, its tone mellower, its colours richer, and it is tinged a little with sorrow and a premonition of death. Its golden richness speaks not of the innocence of spring, nor of the power of summer, but of the mellowness and kindly wisdom of approaching age. It knows the limitations of life and is content. From a knowledge of those limitations and its richness of experience emerges a symphony of colours, richer than all, its green speaking of life and strength, its orange speaking of golden content and its purple of resignation and death." 
(My Country and my people, 1936, Epilogue)

On fait un essai de traduction :

"J'aime le printemps mais il est trop jeune. J'aime l'été mais il est trop orgueilleux. C'est donc l'automne que je préfère, car ses feuilles sont un peu jaunes, il a le ton plus doux, des couleurs plus riches, et il se teinte d'un peu de chagrin et de prémonition de la mort. Sa richesse dorée ne parle pas de l'innocence du printemps, ni de la puissance de l'été, mais de la douceur et de la gentille sagesse de l'âge qui approche. Il connaît les bornes de la vie et s'en contente. De la connaissance de ces limites et de la richesse de son expérience se fait jour une symphonie de couleurs sans pareille, son vert pour parler de vie et de force, sa couleur orange pour dire un bien-être doré et sa couleur pourpre pour dire la résignation et la mort."

Et l'on regarde encore par la fenêtre...

vendredi 6 septembre 2013

Tarazimboummant !

- Qu'est-ce qui t'arrive, Myosotis ? Tu as perdu la tête ? Tu as oublié que le Grand Chêne est encore absent une semaine ? Que Mademoiselle Bee a pris son envol ? C'est pourtant dur, deux personnes en moins dans ton petit jardin, l'affection des trois qui restent (même avec le lapin Gloria en plus) ne comble pas le vide...
Et tu as oublié ce que tu viens de lire à propos de l'actualité mondiale ? La guerre en Syrie, et toutes les autres, tu crois que la prière du Pape François va tout arranger comme ça ? Bien sûr, c'est plein d'espérance, des gens qui décident de prier ensemble...
Mais d'habitude, tu restes à peu près calme, tu rassembles tes esprits pour parler de ce qui te touche, tu partages tranquillement le fruit de tes pensées... Tu surmontes mélancolie, solitude et autres tristes choses qui semblent (à force) faire partie de toi... Tu écris un peu et surtout tu vas te promener sur les blogs amicaux où tu puises tant de petits ou grands bonheurs, au fil des soirs... Alors, ça va un peu mieux et tu vas dormir sagement.
Et là, sans prévenir, une explosion de joie ?
Vas-tu t'expliquer ?

- C'est tout simple... J'ai pris un premier cours de zumba...


mardi 20 août 2013

Comme une naissance

Il fallait bien que cela arrive un jour... Mademoiselle Bee est partie faire ses études en France.
Elle  a passé 18 ans à la maison, elle a grandi (beaucoup), elle a appris (ce que l'on peut à son âge) et elle a travaillé (énormément). Bac en poche, le moment était venu pour elle de passer à autre chose... Dans la joie de partir exactement vers ce qu'elle désirait.


Et de même que sa naissance était un évènement attendu, logique et nécessaire, son départ était prévu, souhaitable et inévitable. Mais au moment de passer en salle de travail, comme on aimerait que ce soit déjà fini ! Et au moment de boucler les valises, de la serrer encore une fois très fort et de voir son taxi s'éloigner, comme on souhaiterait échapper à la douleur !
Le Grand Chêne est parti avec elle pour veiller à son installation. Elle ne sera pas très loin de ses grands-parents ni de ses oncles et tantes, elle a des amis et elle retrouve le pays natal dont elle se souvient très bien, puisqu'elle avait 10 ans au moment de le quitter. Tout va pour le mieux, c'est entendu...
Pourtant, depuis l'autre rive, on ne peut pas se défendre d'avoir des sentiments mêlés : Myosotis désormais membre de l'immense confrérie des Mamans de grands enfants découvre la suite de l'aventure commencée en salle de travail... Donner la vie, c'est un engagement d'amour pour l'éternité...

jeudi 1 août 2013

Presque 100 ans

Début août... Dans le passé de l'Europe, l'été est aussi la saison de la guerre.
On a tout dit, tout écrit, sur la Première Guerre Mondiale.
Les pages enchanteresses de Jean Rouaud dans les Champs d'honneur marquent une étape dans la façon d'évoquer l'évènement. Presque un siècle plus tard, tout est dans la manière de le dire, de faire sentir au lecteur ce qui s'est passé et comment on a vécu le suicide de l'Europe...
Un autre livre relève le défi :


Avec ce titre déroutant, Jean Échenoz affirme d'emblée un parti pris factuel et le choix d'un ton très simple :
Nous étions au premier jour d'août...
Anthime, qui n'a rien d'un héros et qui n'est pas vraiment le personnage principal,
est parti faire un tour à vélo après avoir déjeuné.
Il regarde le paysage, puis il remarque
un phénomène inconnu de lui. Au sommet de chacun des clochers, ensemble et d'un seul coup, un mouvement venait de se mettre en marche, mouvement minuscule mais régulier : l'alternance régulière d'un carré noir et d'un carré blanc, se succédant toutes les deux ou trois secondes, avait commencé de se déclencher comme une lumière alternative, un clignotement binaire (...)
c'étaient en vérité les cloches qui, venant de se mettre en branle du haut de ces beffrois, sonnaient à l'unisson dans un désordre grave, menaçant, lourd (...)

Après cela, tout s'enchaîne : les hommes partent, ne comprennent pas où ils vont et ne savent pas pour combien de temps. Fidèle à son parti pris, l'auteur évoque tous les détails concrets de cette vie quotidienne qui peu à peu laisse place à la mort quotidienne, sans changer de ton.
On découvre l'équipement complet et le contenu du sac :
- bouteilles d'alcool de menthe et substitut de café, boîtes et sachets de sucre et de chocolat, bidons et couverts en fer étamé, quart en fer embouti, ouvre-boîte et canif - (...)
La liste s'achève sur la mention du poids de l'ensemble :
 au moins trente-cinq kilos par temps sec. Avant qu'il ne se mette, donc, à pleuvoir.

Alors des combats ont lieu, les obus pleuvent, les conditions de survie deviennent invraisemblables, l'horreur s'installe sans être nommée. Aveuglément, on suit Anthime et les autres, sans prendre aucun recul.
Et lorsque le roman s'achève, on se retrouve face aux espaces laissés blancs, dans lesquels tout ce que l'on sait par ailleurs de cette guerre (souvenirs d'études, idées et émotions mêlées) est libre de se déployer.

Jean Échenoz n'a pas écrit une oeuvre parfaite, mais il a su trouver un moyen de redonner vie aux soldats de 14, pour rendre aux faits leur puissante brutalité. On en oublie que c'était il y a presque 100 ans...


mercredi 19 juin 2013

Un rite de passage

C'était hier le jour des résultats du bac au lycée français. Une maman avisée (et expérimentée) avait eu l'idée d'organiser un pot pour les parents venus attendre avec leurs grands enfants l'heure de la publication. Et tandis que les adultes se saluaient courtoisement, échangeaient des nouvelles sur les inscriptions pour l'année à venir et souriaient d'un air entendu en évoquant leurs rejetons, les ados en question s'étaient repliés dans un couloir, à l'écart, et ne faisaient que de brèves apparitions aux côtés des auteurs de leurs jours.
Personne n'était vraiment inquiet, cela allait de soi. Très bons élèves pour la grande majorité d'entre eux, ces anciens de terminale n'avaient pas à craindre d'être recalés. Les moins brillants ne le craignaient pas non plus, à peu près sûrs d'avoir réussi un minimum d'épreuves pour passer. Et le petit groupe des irréductibles cancres ne s'en faisait pas davantage, puisque de toute façon leur posture provocatrice incluait à l'avance tout ce qui pouvait embêter les adultes responsables d'eux.
Le vrai sujet de préoccupation avoué, c'était LA mention. Très bien. Celle qui sert de sésame pour certaines universités. Celle qui couronne les longues années passées au collège puis au lycée, à la fois récompense morale et juste rétribution des efforts fournis.
Enfin, les autorités se sont montrées et l'on s'est mis en place pour la proclamation des résultats. Proclamation !? Alors que depuis plusieurs années on avait abandonné cette pratique pour le simple affichage des listes sur des panneaux ? Un peu plus solennité, un peu moins de bousculade...
Dans la foule des jeunes soudain très sages et de leurs parents attentifs, Mademoiselle Bee se laissait serrer très fort par sa Maman (ravie de l'occasion). Quand son nom a retenti, accompagné de LA mention tant attendue, son Papa venait tout juste d'arriver et son mouvement de joie a rejoint par-dessus les têtes celui de Mademoielle Bee et de sa Maman, unies dans l'expression un peu bruyante du soulagement mêlé à la satisfaction... Ils se sont rejoints pour un BIG HUG (la culture américaine offre entre autres avantages ce nom spécial pour désigner le gros câlin auquel on se soumet moins volontiers à partir de l'adolescence) et ils sont allés chercher tous les trois LE papier comportant les résultats détaillés.
A ce moment-là, on n'attendait plus de surprise. LA mention, ça veut dire plus de 16/20 de moyenne générale, on est très content et on n'en demande pas plus au Destin ni à l'Éducation Nationale. Pourtant, il restait à découvrir des notes incroyables, qui ont fait pleurer la prof d'anglais et bondir la prof de philo pour un BIG HUG supplémentaire, tandis que les parents ébahis suivaient du doigt sur le papier les chiffres alignés... Mademoiselle Bee a été si bien payée de ses efforts qu'elle a obtenu une moyenne générale nettement au-dessus de 16/20...
Rite de passage, diplôme très (trop ?) français qui ne donne rien en lui-même, certes... Mais hier, ce papier entre les mains de Mademoiselle Bee qui sautillait partout, les yeux brillants, c'était quelque chose d'unique dans la grande aventure commencée avec elle il y a presque 18 ans.

jeudi 23 mai 2013

Le bouquet final

On va bientôt tourner la page du calendrier de mai (oui, un calendrier papier, parce que s'il faut tout confier à un petit bidule électronique toujours prêt à se planter, on n'en finira pas) et c'est le grand bouquet final de cette année scolaire. Enfin, on sait maintenant où chacun sera à la rentrée prochaine !
Petit Lierre, c'est réconfortant, sera en Kindergarten (équivalent du CP) dans l'école qui partage les bâtiments paroissiaux avec sa Nursery School, à 10 minutes en voiture (et 45 minutes à pied, aura-t-on le courage, un jour ?).
Petit Bouton d'Or enchantée sera en 6th grade (équivalent 6e, c'est le seul point de contact entre le système français et le système américain) dans la middle-school située à 10 minutes à pied.
Petit Sapin sera toujours dans son lycée américain, avec le rang de Junior (équivalent 1ère) et dans une section International Baccalaureate qui promet bien des découvertes, à 25 minutes à pied (il le sait déjà puisqu'il le fait depuis 2 ans).
Et Mademoiselle Bee, comblée, sera en France, à Sciences Po comme elle en rêvait. Mais d'abord, elle va passer le bac, bien sûr...
Tout est modifié dans l'emploi du temps rigoureux que l'on suivait pour ne rien oublier (rien ni personne) : les nombreuses conduites plus ou moins longues ne s'enchaînent pas parfaitement entre les 4 établissements scolaires, mais on sait que bientôt tout sera différent.
Et pendant les moments passés à la maison, un très joli poster encadré avec soin illumine chaque montée au premier étage, si joli qu'on en viendrait à monter pour le seul plaisir de le regarder :


Rivendell, c'est le pays des Elfes inventé par Tolkien. Myosotis n'a jamais réussi à lire le Seigneur des Anneaux (impossible d'accrocher à cette lecture, on essaiera peut-être encore, en anglais, d'ici quelque temps ?) et n'a pas vu non plus les films complets (beaucoup d'extraits, en redoutant à chaque fois de tomber sur le passage des araignées géantes...). Mais en voyant ce poster, le coup de foudre a été immédiat : le style délicieusement désuet de ces affiches bien connues associé à une destination fantaisiste produit un effet étonnant... C'est une invitation à quitter le réel formulée le plus sérieusement du monde, une porte ouverte sur un paradis si complètement inaccessible qu'on n'en a même pas le regret... Une image de bonheur sans mélange, qui aide à traverser les émotions mêlées de ces jours agités.

mercredi 1 mai 2013

le Premier mai

Ici, ça ne veut rien dire de spécial. Le jour de la fête du Travail, pour les Américains, c'est Labor Day, le premier lundi de septembre...
Mais il se passe quand même quelques petites choses dans le Petit Jardin... Tout d'abord, inexplicablement, le malheureux plant de muguet (repiqué il y a 2 ou 3 ans à un endroit trop sec) qui s'obstine à redonner quelques feuilles chaque année, a décidé cette fois de donner un brin fleuri !


Ensuite, pour la première fois depuis des jours, le soleil rayonne, généreux et chaud, et du coup le début de cette journée de travail ordinaire en a été tout allégé.


Et puis aujourd'hui, à l'école de Petit Lierre, c'est Truck Day. Comme chaque année, sur le vaste parking, des parents débrouillards ont convaincu des gens gentils de venir garer un camion de déménagement, un camion de pompier, une grosse voiture de police qui tracte un van (avec le cheval dedans), un camion-grue, un camion-poubelle avec grappin... Et le clou de la fête, c'est le camion du marchand de glaces, chargé de distribuer aux enfants des "popsicle" pré-commandés par l'école.
Tout bien considéré, ce 1er mai est un jour exceptionnel.



mardi 23 avril 2013

Pour le meilleur

Parce que trop souvent notre esprit est accaparé par le pire, il faut prendre le temps de savourer le meilleur...
Ces dernières semaines, Petit Sapin (qui pique de plus en plus) s'est consacré à la préparation de la comédie musicale annuelle de son High-School.
Il faisait cette fois partie du "pit orchestra" (pit = fosse d'orchestre) où il tenait les percussions. Répétitions hebdomadaires au départ...
Puis les répétitions régulières ont fait place à une semaine intensive, communément appelée hell week, et on a vite compris pourquoi... Tous les soirs, jusqu'à la fermeture du lycée, orchestre, chanteurs et techniciens (plus d'une centaine d'élèves en tout) ont travaillé pour le spectacle en se débrouillant pour finir quand même leurs devoirs pour les cours du lendemain.
Et enfin, le résultat a été offert aux spectateurs (essentiellement les familles des artistes) au cours de 5 représentations.

Au cours des années précédentes, on avait déjà eu l'occasion de s'émerveiller devant le talent show annuel de l'école primaire : de petits enfants, parfois très petits, viennent chanter sur scène ou jouer de la musique avec un talent que leur âge rend irrésistible.
Mais cette fois, les jeunes gens et jeunes filles qui chantaient, dansaient et interprétaient la musique n'étaient plus de mignons petits élèves de primaire. C'étaient des chanteurs, danseurs et musiciens dont la prestation forçait l'admiration, servis par une équipe technique entièrement composée d'élèves... Et les parents français, pas habitués à ce niveau de professionnalisme dans un lycée, se regardaient entre chaque chanson, incrédules et bien sûr fiers de leur grand fils.
On savait que la comédie musicale est une spécialité des USA, mais on pensait que c'était quelque invention hollywoodienne née dans des sphères spécialisées... En fait, cette forme de spectacle est un pilier de la culture. Les chansons les plus populaires font partie des classiques, berceuses pour enfants et/ou thèmes musicaux retenus pour les publicités à la télé.
Dans ce spectacle total, la vitalité et l'esprit bon enfant l'emportent sur toute réserve, parce que si l'on interrompt l'action pour chanter et danser, c'est l'occasion de performances harmonieuses et gaies qui forcent l'admiration.
Au cinéma, ça donne ceci
Sur scène, c'était de dimension plus modeste, mais tout y était : la fierté de faire partie d'une communauté qui met en place un "marching band" pour fêter dignement le 4 juillet (difficile à évaluer pour un Français...) ; la joie de rivaliser de générosité autour d'un enfant muré dans le deuil de son père ; l'émerveillement de voir un escroc converti par l'amour...
On en reste tout heureux. On rejoint Petit Sapin tout souriant et transpirant dans son costume noir avec noeud papillon, on le congratule sincèrement. Les artistes sortent en ordre dispersé... On reconnaît la jeune fille qui tenait le rôle principal (avec une voix digne de Broadway), le jeune garçon qui tenait le rôle de l'escroc (avec une maturité et un sens du comique très efficace)... Ils sont redevenus de simples lycéens qui saluent leurs copains et rejoignent leurs parents... Mais on est en droit de penser que des lycéens capables d'accomplir ce qu'ils viennent de faire sauront déployer aussi leur talent dans leur vie d'adulte. Pour un monde meilleur ?

vendredi 19 avril 2013

Le cours des choses

Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent, haletants...

C'est le Premier sourire du printemps selon Théophile Gautier.
Il semble avoir raison sur au moins deux points : la préparation du printemps a été fort secrète et les hommes courent. Mais pour le reste, il faut noter que tous les hommes ne courent pas à des oeuvres perverses.
On voit des gens dévoués courir pour sauver les autres, en cas de besoin.
On en voit d'autres se lancer dans une course digne d'Hollywood pour retrouver les meurtriers, au péril de leur vie.
Et puis on voit des gens qui courent simplement parce qu'ils aiment faire du sport et parce que la vie continue. Le long des routes et des chemins, dans les parcs ou en ville, près des bâtiments publics dont le drapeau est en berne, ils continuent leur entraînement, méthodiquement, avec le sourire et parfois avec leur chien en laisse.
Demain matin, le Grand Chêne et Petit Bouton d'or participent à une course organisée par l'école, dans le joli quartier fleuri qui est aussi voisin du lycée français à Bethesda (au nord de Washington DC). On pensera aux coureurs de Boston. A la loi sur le port d'armes de combat. Aux victimes de l'explosion au Texas. On n'oubliera personne, mais on ira courir. Plus de 680 coureurs (et marcheurs sur une plus petite distance). Rain or shine. Avec le sourire.

mardi 19 mars 2013

Vaguement difficile...

... ce matin : embouteillages partout autour de DC, à cause d'un grave accident d'une part, à cause d'explosions de conduites d'eau d'autre part.
Pour faire face à l'accident (un camion couché sur l'autoroute 495), il a fallu fermer toutes les voies de circulation parce que le camion transportait des matières dangereuses (hazardous,c'est clair, mais ils ont peut-être encore exagéré les précautions ?).
Pour réparer les conduites d'eau... D'abord il faut réparer les lignes électriques tombées avec l'arbre qui a été abattu par un geyser de 15 mètres de haut consécutif à l'effondrement, et protéger les conduites de gaz voisines. Ensuite, il faut... contrôler et changer des kilomètres de conduites dont on n'a pas le souvenir que quelqu'un se soit occupé depuis des dizaines d'années. Et quand une conduite explose, d'autres suivent l'exemple (réaction en chaîne ?), ça arrive tout le temps, dans ce pays où l'on croit pourtant que tout est au top...


Aux automobilistes déprimés par les heures passées dans les embouteillages, on recommande par ailleurs de limiter leur temps sous la douche, l'usage des toilettes et des machines à laver, parce que 240 millions de litres d'eau ont été perdus ce matin. 240 millions ?
Encore un chiffre qui dépasse complètement les capacités de conceptualisation d'un être humain normal...

jeudi 14 mars 2013

Changements et continuité

Les Catholiques sont dans la joie, tout le monde connaît la nouvelle et la grosse machine des médias va se mettre à évaluer, anticiper, critiquer, surtout critiquer... C'est qu'il y en a des choses à dire sur ce nouveau Pape !
Et comme chacun voit midi à sa porte, Myosotis aussi a son mot à dire : depuis les premiers mois à Washington DC, dépasser l'obstacle de la langue américaine (et pas anglaise, ce n'est pas vraiment la même chose, on le sait bien...) a toujours constitué un défi et une préoccupation de taille. On a pris des cours, on a fait des efforts pour écouter et pour répondre aux gens... Oh, le terrible premier appel téléphonique pour faire venir un plombier ! Quel souvenir !
Mais après cette première étape (toujours en cours...), il y a encore une autre langue à découvrir : l'espagnol. Là non plus, ce n'est pas vraiment celui qu'on a appris sur les bancs de l'école, en France... On se débrouille. On rassemble des souvenirs de vocabulaire, on se concentre entre chaque phrase et on répond avec le meilleur accent possible aux gens incrédules : une française qui parle espagnol ? (Ben oui, enfin, on essaye, quoi...)
Or, le petit jardin s'efforce de grandir au soleil de l'Eglise Catholique Romaine (tous les adjectifs comptent, ici, vu la quantité d'églises aux noms variés). Après une première étape de confort dans la paroisse française, on a donc fait des efforts supplémentaires pour participer à la messe en anglais (américain) aussi. Et là, surprise ! On a vite compris que l'espagnol était présent, très présent. Plusieurs jeunes prêtres sont originaires d'Amérique Latine. De nombreuses messes sont dites en espagnol. Deux livres de chants (un dans chaque langue) sont proposés aux fidèles, parmi lesquels beaucoup de Latinos.
Et ce matin, dans l'église de la paroisse américaine, c'est ce journal qui était distribué :

en espagnol seulement (traduction du nom, après vérification :"le crieur").
Conclusion ? On va s'y mettre, promis, et puis l'espagnol liturgique, c'est très joli.

mercredi 6 mars 2013

Bouquet final

Autour de Washington DC, chez les privilégiés qui n'ont pas souffert de la tempête Sandy ni d'aucune des tempêtes de neige qui ont accablé les autres villes, plus au nord ou plus au sud, cet hiver a surpris et déçu.
Surpris les adultes, qui entendaient parler de gros temps sans le voir à leur porte, déçu les enfants, qui rêvaient de luge et de bonshommes de neige. Mais voilà, ce matin, une grosse chute de neige est tombée...
On l'avait annoncée à grand fracas hier. On a reçu sans surprise ce matin tous les messages automatiques annonçant, à partir de 6:30am, la fermeture des écoles et des administrations. Il n'y avait pourtant pas grand chose sur le sol, à part une légère couche blanche qui laissait les routes bien nettes...

Mais la neige s'est mise à tomber sérieusement et cette fois tout est devenu bien blanc.
Un petit détail, pourtant, cette neige-là était présentée comme wet snow, une qualité dont on n'avait pas encore entendu parler, et dont on n'oubliera pas les effets : tous les vêtements utilisés pour jouer dehors, par les adultes comme par les enfants, sont revenus littéralement trempés. Cette wet snow est donc une neige lourde et épaisse, excellente pour les batailles de boules et les bonshommes, moins bonne pour la luge, mais une fois tassée, pas si mauvaise. On en a bien profité.

A présent, c'est fini. Il reste une grosse épaisseur blanche qui se change doucement en soupe.
Le Grand Chêne va pouvoir retourner au bureau dès demain et les écoles rouvriront sans doute normalement.
Mais on a eu un moment de vraie neige et, dans les yeux des enfants ravis, le nez collé à la fenêtre jusqu'au moment où l'on s'est équipé pour sortir, la joie pétillait vraiment.
C'était là le plus beau bouquet final.

jeudi 28 février 2013

Ebooks et bouquins

Dans une Public Library des environs, les employés se battent pour sauver leur emploi et les crédits alloués aux bibliothèques. Des tracts et des affichettes invitent à signer une pétition, sur le thème : "Library still matters" et "Tell us why you love your library".
Le combat est rude, parce que non seulement la crise économique, mais en plus, les ebooks... Deux bonnes raisons de délaisser les livres en papier, leur coût et leur poids...
Alors l'amour du papier, la vie des choses écrites, les mots qui restent quand les paroles s'envolent, c'est tout un art de vivre qui se trouverait menacé par la technologie informatique ? Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'une page est en train de se tourner...

Or, dans un recoin de ladite Public Library, de vieux bouquins sont vendus au profit d'une association. On farfouille un peu et parfois on met la main sur des livres français... C'est ainsi que cette fois, on déniche le Chant du monde de Giono !
Et glissée à l'intérieur, une vieille pochette de carton contient deux fiches d'emprunt. On peut y voir des numéros tapés à la machine ainsi qu'un code-barre attestant l'informatisation du catalogue... Mais le modeste volume français, bien rangé dans quelque bibliothèque américaine, a traversé les années sans sortir de son rayonnage et les deux fiches ont jauni ensemble... (Quelle main distraite ou optimiste a pu juger utile d'ajouter une seconde fiche quand la première était restée vierge ?)

Pour faire de la place, on a donc retiré ce livre du prêt et on l'a proposé à la vente... Pour 25 cents... Giono ! Le magicien de l'eau et de la terre, celui qui donne à entendre le langage des arbres et qui parle d'amour comme d'une marée de sève ou de feu !
Les mots du vieux bouquin jauni n'attendent qu'un regard pour se déployer, et voilà le dégel du fleuve après le rude hiver sous la neige :

 Tout le long des rives, à l'endroit où le fleuve avait pu se frotter contre les arbres durs, il y avait déjà une belle allongée d'eau noire, toute libre. Elle goûtait l'air et elle ne gelait plus, elle faisait seulement la grimace avec des vagues et la moire du grand courant qui la travaillait en dessous. Pour le voir bouger on n'avait plus besoin de guetter le fleuve comme une belette qui fait l'endormie. Il ne se gênait plus. Il prenait même un peu trop de plaisir à faire du bruit et, des fois, il craquait comme d'un bout à l'autre rien que pour un peu soulever son dos glacé et le laisser retomber. Alors, l'eau libre des bords montait dans les champs et, à force de lécher la neige elle avait fait apparaître l'ancien visage de la terre, celui qu'on avait oublié, celui de peau raboteuse.

Imprimés, jaunis, tapis dans les pages d'un volume oublié ou bien tapés sur un ebook ou sur un blog, les mots seront toujours les mots.
Tous les écrans du monde ne changeront rien à la force des mots.

samedi 16 février 2013

Poinsettia

C'est très joli, ces plantes-là.
Ici, et peut-être dans tous les USA (mais comment savoir, par exemple pour la côte Ouest ?) il est absolument indispensable et traditionnel d'en faire l'acquisition pour Noël.
Les églises en débordent, on en met tout autour de la crèche et de l'autel et partout où il y a assez de place.
Les gens en mettent dans leur salon et en offrent à leurs amis et voisins.

Justement, les voisins, en partant pour leur voyage d'anniversaire de mariage (20 ans !), ont sollicité l'arrosage de leurs plantes d'intérieur et (au passage) ont donné leurs poinsettia, histoire de ne pas les laisser dépérir bêtement.

Par extraordinaire, les plantes en question ne sont pas mortes mais restent très agréables à regarder. Le problème, c'est la comparaison avec celles des autres années (cadeaux qui ont survécu et rescapées d'une paroisse voisine), que l'on a rempotées gentiment, puisqu'elles aussi se sont obstinées à survivre.
On a oublié de se renseigner sur les soins à leur donner. Voilà ce que ça donne :
Rien que des feuilles ! Le Grand Chêne (fâché d'avoir prodigué de l'engrais en vain) dit que ça ne sert décidément à rien de les garder, même si c'est toujours triste de jeter des plantes vertes... Pourtant, pourtant, en y regardant de plus près...
Alors, l'année prochaine, on va essayer de faire mieux... Pas question bien sûr de rivaliser avec des plantes forcées en serre, les attentes resteront modestes. On va simplement appliquer les bons conseils des spécialistes, on va tailler.
Et on verra bien...

samedi 2 février 2013

Un vrai hiver

Pas celui qui est dehors, en ce moment, et qui joue à faire très froid. Il n'est pas sérieux.
Gris peut-être, pluvieux parfois, morose et décevant aussi, puisque chaque tentative de neige disparaît comme un rêve, le temps de semer la pagaille sur l'autoroute trop salée.
Cet hiver ne ressemble à rien, et ses brusques coups de grand soleil n'amusent que les écureuils, en faisant souffrir peut-être les petits arbres qui s'étaient mis à fleurir mi-janvier...
Un vrai hiver, cette année, nous devrons aller chercher cela ailleurs... Sous d'autres cieux, ou bien dans Rroû, de Maurice Genevoix...

Tous les matins l'herbe était blanche. Elle scintillait sous la froide lumière, et jusqu'au soir restait raidie sur les pentes des fossés que le soleil ne touchait point. Le temps, depuis la lune nouvelle, demeurait immuablement clair. Le ciel entre les branches apparaissait d'un bleu tendre et léger, et même dans l'ombre de la nuit il gardait une glaciale transparence où les étoiles avivaient leurs feux.
D'une aube à l'autre, le froid grandissait. La jonchée des feuilles mortes pétillait sous les pas, s'émiettait en paillettes cassantes que les moindres remous de l'air soulevaient sur la terre gelée. Le froid hantait le bois de sa pureté déserte, chaque arbre semblait plongé au fond d'un océan resplendissant et mort, et  les ramilles prenaient aux yeux une fragilité minérale que le poids d'un roitelet eût brisée.
Le merveilleux narrateur-chat (ou chat-narrateur ?) sait exactement de quoi il parle. Et il le fait avec tant de conviction que l'on a presque envie de le suivre au bout de sa liberté... Quitte à éprouver le froid d'un vrai hiver...

mardi 15 janvier 2013

ORDINAIRE. adj. et n.m.

Bonneannéebonnesanté, c'était il y a 15 jours déjà...
On a rangé les décorations de Noël dans le sous-sol et  la visite des amis de Toronto au rayon "excellents souvenirs", et voilà que 2012+1 ressemble à s'y méprendre à 2012.

I.   Adj.  1° Conforme à l'ordre normal, habituel des choses ; sans condition particulière. V. Courant, habituel, normal, usuel. Le cours ordinaire des choses. V. Coutumier. 2° Qui remplit habituellement une fonction. 3° (XVIIe). Dont la qualité ne dépasse pas le niveau moyen le plus courant. V. Banal, commun.
II. N.m. 1°(XVIe) A son ordinaire : d'après son comportement habituel, comme d'habitude... Le degré habituel, moyen d'une chose. Ce qui ne se distingue par rien de particulier. Avoir horreur de l'ordinaire.

La définition du Petit Robert est éloquente.
On objectera pourtant que chaque jour, chaque moment est nouveau, inédit en un sens...
De plus, les bonnes vieilles habitudes ont ceci de confortable que l'on peut s'appuyer dessus, s'y conformer sans trop réfléchir et mener ainsi (à peu près) à bien les tâches quotidiennes.

D'ailleurs, des changements importants, il va y en avoir... Mademoiselle Bee qui travaille très sérieusement pour le bac et qui postule dans diverses universités pour l'après-bac peut en témoigner. De son côté, Petit Sapin (qui devient grand et pique de plus en plus) passe ses examens de fin de semestre au lycée américain en pensant aussi à ses choix d'avenir... Petit Bouton d'or vient d'avoir 11 ans... Petit Lierre en est à la lettre P de l'alphabet...

Et tous les jours, en conduisant chacun à l'école ou au lycée, malgré le temps maussade et les embouteillages, c'est à bord d'une belle voiture quasi neuve que Myosotis médite sur sa condition... C'est pas un grand changement, ça, peut-être ?