mardi 23 avril 2013

Pour le meilleur

Parce que trop souvent notre esprit est accaparé par le pire, il faut prendre le temps de savourer le meilleur...
Ces dernières semaines, Petit Sapin (qui pique de plus en plus) s'est consacré à la préparation de la comédie musicale annuelle de son High-School.
Il faisait cette fois partie du "pit orchestra" (pit = fosse d'orchestre) où il tenait les percussions. Répétitions hebdomadaires au départ...
Puis les répétitions régulières ont fait place à une semaine intensive, communément appelée hell week, et on a vite compris pourquoi... Tous les soirs, jusqu'à la fermeture du lycée, orchestre, chanteurs et techniciens (plus d'une centaine d'élèves en tout) ont travaillé pour le spectacle en se débrouillant pour finir quand même leurs devoirs pour les cours du lendemain.
Et enfin, le résultat a été offert aux spectateurs (essentiellement les familles des artistes) au cours de 5 représentations.

Au cours des années précédentes, on avait déjà eu l'occasion de s'émerveiller devant le talent show annuel de l'école primaire : de petits enfants, parfois très petits, viennent chanter sur scène ou jouer de la musique avec un talent que leur âge rend irrésistible.
Mais cette fois, les jeunes gens et jeunes filles qui chantaient, dansaient et interprétaient la musique n'étaient plus de mignons petits élèves de primaire. C'étaient des chanteurs, danseurs et musiciens dont la prestation forçait l'admiration, servis par une équipe technique entièrement composée d'élèves... Et les parents français, pas habitués à ce niveau de professionnalisme dans un lycée, se regardaient entre chaque chanson, incrédules et bien sûr fiers de leur grand fils.
On savait que la comédie musicale est une spécialité des USA, mais on pensait que c'était quelque invention hollywoodienne née dans des sphères spécialisées... En fait, cette forme de spectacle est un pilier de la culture. Les chansons les plus populaires font partie des classiques, berceuses pour enfants et/ou thèmes musicaux retenus pour les publicités à la télé.
Dans ce spectacle total, la vitalité et l'esprit bon enfant l'emportent sur toute réserve, parce que si l'on interrompt l'action pour chanter et danser, c'est l'occasion de performances harmonieuses et gaies qui forcent l'admiration.
Au cinéma, ça donne ceci
Sur scène, c'était de dimension plus modeste, mais tout y était : la fierté de faire partie d'une communauté qui met en place un "marching band" pour fêter dignement le 4 juillet (difficile à évaluer pour un Français...) ; la joie de rivaliser de générosité autour d'un enfant muré dans le deuil de son père ; l'émerveillement de voir un escroc converti par l'amour...
On en reste tout heureux. On rejoint Petit Sapin tout souriant et transpirant dans son costume noir avec noeud papillon, on le congratule sincèrement. Les artistes sortent en ordre dispersé... On reconnaît la jeune fille qui tenait le rôle principal (avec une voix digne de Broadway), le jeune garçon qui tenait le rôle de l'escroc (avec une maturité et un sens du comique très efficace)... Ils sont redevenus de simples lycéens qui saluent leurs copains et rejoignent leurs parents... Mais on est en droit de penser que des lycéens capables d'accomplir ce qu'ils viennent de faire sauront déployer aussi leur talent dans leur vie d'adulte. Pour un monde meilleur ?

vendredi 19 avril 2013

Le cours des choses

Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent, haletants...

C'est le Premier sourire du printemps selon Théophile Gautier.
Il semble avoir raison sur au moins deux points : la préparation du printemps a été fort secrète et les hommes courent. Mais pour le reste, il faut noter que tous les hommes ne courent pas à des oeuvres perverses.
On voit des gens dévoués courir pour sauver les autres, en cas de besoin.
On en voit d'autres se lancer dans une course digne d'Hollywood pour retrouver les meurtriers, au péril de leur vie.
Et puis on voit des gens qui courent simplement parce qu'ils aiment faire du sport et parce que la vie continue. Le long des routes et des chemins, dans les parcs ou en ville, près des bâtiments publics dont le drapeau est en berne, ils continuent leur entraînement, méthodiquement, avec le sourire et parfois avec leur chien en laisse.
Demain matin, le Grand Chêne et Petit Bouton d'or participent à une course organisée par l'école, dans le joli quartier fleuri qui est aussi voisin du lycée français à Bethesda (au nord de Washington DC). On pensera aux coureurs de Boston. A la loi sur le port d'armes de combat. Aux victimes de l'explosion au Texas. On n'oubliera personne, mais on ira courir. Plus de 680 coureurs (et marcheurs sur une plus petite distance). Rain or shine. Avec le sourire.