samedi 9 novembre 2013

Un peu de Camus puisqu'il a 100 ans

On célèbre (ou bien l'on s'y refuse) le centenaire du grand écrivain. On approuve (ou bien l'on critique sévèrement) ses engagements et ses convictions. On admire (généralement) son oeuvre couronnée par le prix Nobel. Ainsi perdure sa gloire d'écrivain de l'absurde.
Camus lui-même a pourtant laissé un texte clair et amusant, publié dans le recueil L'été, dans lequel il tente de se débarrasser de son étiquette :

(...) on peut essayer à l'occasion de rectifier le tir, répéter alors qu'on ne saurait être toujours un peintre de l'absurde et que personne ne peut croire à une littérature désespérée. Bien entendu, il est toujours possible d'écrire, ou d'avoir écrit, un essai sur l'absurde. (...) L'idée que tout écrivain écrit forcément sur lui-même et se peint dans ses livres est une des puérilités que le romantisme nous a léguées.(...)
Ainsi devient-on prophète de l'absurde. Qu'ai-je fait cependant d'autre que de raisonner sur une idée que j'ai trouvée dans les rues de mon temps ? Que j'aie nourri cette idée (et qu'une part de moi la nourrisse toujours), avec toute ma génération, cela va sans dire. (...) Mais il est commode d'exploiter une formule plutôt qu'une nuance. On a choisi la formule : me voilà absurde comme devant.
Qu'il est plaisant de croiser le clin d'oeil d'un grand homme...

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