mercredi 18 novembre 2015

Actualité

"Et c'est là qu'intervient l'importance des textes grecs pour nous ; et ainsi s'explique que cette longue défense des valeurs garde un sens pour des lecteurs plus de vingt siècles plus tard. Les Grecs (...) ont décrit une expérience et défendu certaines valeurs qu'ils étaient les premiers à découvrir et qu'ils ont exprimées avec une telle netteté et un tel sens de l'universel que celles-ci s'imposent encore à nous (...).
Or, dans l'héritage de valeurs ainsi transmis, on peut dire que le refus de la violence tient la première place. La culture grecque se définit comme une recherche passionnée de tout ce qui peut mettre fin à cette violence considérée comme bestiale et indigne de l'homme.
Cette tendance profonde qui anime l'esprit des Grecs s'est manifestée en deux temps successifs : la découverte de la justice et la découverte de la douceur.
(...)
Les violences dans Athènes, et dans la Grèce en général, n'ont jamais cessé d'exister. Elles ont été constantes et parfois intenses ; mais elles n'ont pas pris le ton et la couleur que semble revêtir la violence dans notre monde ; et ceci suggère qu'il existait des forces capables de freiner, dans certains cas, la violence et de s'opposer à sa généralisation. Ces freins n'étaient pas seulement constitués par des règlements, par une surveillance, par un pouvoir de la cité. Il semble bien (...) qu'il faille chercher un peu plus loin, dans les tendances mêmes de l'esprit des gens. (...)
J'aimerais distinguer ici trois tendances profondes qui ont pu jouer : l'attachement vivace aux lois de la cité, un certain sens de la solidarité humaine et, plus profondément encore, un amour constant de la vie et de ses beautés."

Jacqueline de Romilly, la Grèce antique contre la violence, éditions de Fallois, 2000.

Et si on développait l'enseignement des Lettres Classiques ?


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