vendredi 25 décembre 2015

Noël

Dans un livre récent, une sorte de réponse à l'Étranger de Camus, intitulée Meursault, contre-enquête, l'auteur, Kamel Daoud, reprend le premier ouvrage en adoptant l'autre point de vue, celui de la victime, ou plutôt de son jeune frère.
On y découvre son deuil, sa colère, son impuissance, mêlés aux interrogations diverses qui accompagnent l'évolution de l'Algérie après son indépendance.
Parmi ces questions se pose bien sûr celle de la religion, que le narrateur rejette fermement :

(...) parmi tous ceux qui bavardent sur ma condition - cohortes d'anges, de dieux, de diables ou de livres -, j'ai su, très jeune, que j'étais le seul à connaître la douleur, l'obligation de la mort, du travail et de la maladie.(...) Donc, ouste ! Du coup, je déteste les religions et la soumission. A-t-on idée de courir après un père qui n'a jamais posé son pied sur cette terre et qui n'a jamais eu à connaître la faim ou l'effort pour gagner sa vie ?
C'est dit avec efficacité.
Mais justement, pour rencontrer Celui qui a voulu être aussi proche de nous qu'on peut le souhaiter, Celui qui a su réaliser cette communion intime dans l'effort et la souffrance jusque dans la mort, c'est aujourd'hui...


1 commentaire:

Jacques a dit…

Très belle réflexion. Joyeux
Noël !