Pas celle d'Anouilh, si fort marquée de Résistance et de révolte adolescente...
Celle de Sophocle, dressée de tout son être face à une loi inhumaine.
Le texte grec ancien a été traduit en anglais. Les personnages vêtus à l'occidentale se déplacent lentement dans un décor dépouillé, mais devant un écran où des vidéos font douter si l'on est au théâtre ou bien au cinéma.
Loin des amphithéâtres antiques où l'on représentait la marche inexorable du destin sous le ciel de Méditerranée, la scène du Kennedy Center accueillait cette pièce atemporelle derrière ses hautes façades modernes, sans regard sur les rives du Potomac parées d'arbres dorés.
Des milliers d'années après Sophocle, enrichie de tous les regards fascinés qui se sont posés sur elle au fil des époques, Antigone était bien là. Toujours indomptable, toujours frêle, toujours seule. Mais si vivante...
Et pour un heureux groupe d'élèves du lycée français, une rencontre avec Juliette Binoche a suivi la représentation.
Inoubliable Antigone. Inoubliable sans doute aussi Juliette Binoche. C'était un grand moment.